L’un
des trésors que compte la Toscane est la merveilleuse ville de
Sienne. Une ville toute rose, entourée de jardins et d’où
jaillissent de-ci delà des fontaines aux eaux claires.
Au loin les vignobles, les oliveraies, les cyprès, tout un paysage
digne d’une carte postale.
Et c’est dans ce décor, à l’abri des collines
qui l’entourent, que la ville de Sienne s’est élevée
et que la légende a commencé…
Il
était une fois, Senio et Ascanio, les fils de Rémus, frère
jumeaux de Romulus les fondateurs de Rome. L’histoire voudrait qu’après
l’assassinat de leur père par leur oncle Romulus, Senio et
Ascanio craignant pour leur vie, décident de quitter Rome pour
le nord. Ils arrivèrent alors sur un lieu entouré de 3 collines.
L’endroit leur rappelant les 7 collines de Rome, les deux frères
décident alors de s’y arrêter et
d’y établir leur ville. Ainsi naquit Sienne.
Et
bientôt une louve alimentant deux jeunes enfants vit le jour dans
la ville. Une louve protégeant Senio et Ascanio, que l’on
peut différencier de celle de Rome, car celle-ci regarde droit
devant elle.
Cette louve siennoise est devenue l’emblème de la ville et
il est facile de la rencontrer un peu partout dans Sienne.
Mais
la ville garde un autre fait marquant de cette époque qui va également
rester fortement ancré dans son histoire. Car une autre légende
veut qu’Apollon et Diane offrent à Senio et Ascanio les deux
chevaux qui leur permettront de quitter Rome. Un cheval blanc et un cheval
noir. Ces deux couleurs sont toujours présentes dans Sienne. Nous
les rencontrons dans de
nombreux
lieux de la ville et surtout elles en composent le blason.
Quelle est l’authenticité de cette histoire ? Nul ne le
sait. Quoique, dans chaque légende il y ait toujours une part de
vérité… Même si les Etrusques semblent avoir
pris une grande part dans la création de Sienne.
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La
cité a ensuite connu plusieurs dominations avec d’abord les
lombards puis ensuite les francs à qui l’on doit entre autre
la fameuse via Francigena qui relie La France à Rome. Réalisée
pour les pèlerins qui désiraient se rendre au tombeau de
Saint Pierre cette route devait aussi permettre d’augmenter le trafic
commercial. Sienne devient ainsi rapidement une ville florissante. Il
faut noter ici
que
la via Francigena est toujours fréquentée par les pèlerins
et les randonneurs, et qu’elle a obtenue le label de Grand itinéraire
culturel du Conseil de l'Europe. En France l’itinéraire suit
le GR145.
Cependant pour revenir au Moyen Age, cette croissance économique
mais également militaire n’est pas au goût de Florence.
D’autant que les deux villes cherchent à étendre leur
territoire.
C’est
là que naît une autre légende.
Afin de mettre un terme à l’interminable conflit entre Sienne
et Florence une décision un peu particulière va être
prise. Pour délimiter une fois pour toute leur frontière,
chaque cité décida de faire partir un cavalier et de faire
du point de rencontre de ces
derniers la frontière qui s’éparerait les deux états.
Les deux
cavaliers
devaient partir au chant du coq. Les siennois choisirent un coq blanc
et bien gras. Les Florentins un coq noir auquel ils ne donnèrent
quasiment pas à manger. Si bien que le coq noir se mit à
chanter bien avant le lever du soleil ce qui permit au cavalier de Florence
de partir plus tôt, et par conséquent de couvrir une plus
grande distance. Voici donc pourquoi
Florence a une province plus étendue que celle de Sienne.
Mais
si au final la région de Sienne est plus petite du point de vue
de la superficie, cela ne l’a pas empêché d’avoir
une grande histoire. haut
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Le Moyen Age aura peut être été une période
de conflit, il aura aussi été, et cela peut sembler contradictoire,
l’âge d’or de Sienne. Car c’est aussi à
ce moment là que les plus grands artistes commencent à orner
cette ville devenue République.
Aujourd’hui,
visiter Sienne c’est faire un voyage dans le temps. Un voyage au
pays des arts.
Bien
évidemment nos pas nous guident immédiatement vers la Piazza
del Campo, avec sa forme faisant penser à un coquillage rose.
Du centre de la place del Campo notre regard embrasse un spectacle à
360° fait de palais, de cafés aux terrasses ensoleillées,
de la fontaine Gaia et d’une tour, la Torre del Mangia qui nous
domine de ses 87m, accolée au Palazzo Pubblico, la mairie de Sienne.
Datant
des XIIIème et XIVème siècles, ce palais public est
une merveille de l’architecture gothique. Il vous permet de visiter
au niveau de son premier étage, ce que l’on appelle le musée
civique. Il est composé de plusieurs salles splendides, dont la
salle des Neufs avec la fresque d'Ambrogio Lorenzetti
peinte à partir de 1338 représentant les «Effets du
bon et du
mauvais
gouvernement», une chapelle de toute beauté, la Salle du
Concistoro avec un plafond à fresques que l’on doit à
Beccafumi datant du XVIème siècle, la Salle di Balia complètement
décorées de peintures retraçant la vie du Pape siennois
Alexandre III, ou encore la salle du Risorgimento
avec notamment des murs peints représentant l’unification
de l’Italie par Vittorio Emmanuel II.
Ensuite
vous pouvez, si le cœur vous en dit, ou plutôt si vous vous
sentez courageux, prendre les 360 marches qui vous guideront tout en haut
de la Torre del Mangia. Mais sachez que tout courageux est récompensé,
car la vue y est magnifique.
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C’est
ainsi qu’au gré de nos pas nous allons découvrir :
une fontaine secrète, pourquoi secrète ? Parce que l’eau
était un bien précieux et qu’à l’époque
la crainte de voir un ennemi de la ville empoisonner l’eau était
grande. Alors on construisait des fontaines dans des lieux qui ne permettaient
pas d’être trouvé facilement.
Passer devant le Palazzo
Chigi Saracini avec sa façade gothique, pénétrer
dans sa cour pour y admirer la tour du XIIe siècle, et nous laisser
tenter par l’achat d’un
CD de musique classique dans la petite boutique du palais, car celui-ci
est depuis 1932 une académie musicale de renom.
Nous allons croiser et recroiser les ruelles de Sienne, admirer les édifices,
nous laisser conter des histoires sur chaque bâtiment, découvrir
les symboles des quartiers avec
leurs fontaines, apprendre que chaque contrade a sa propre fontaine arborant
son symbole.
Elles sont utilisées pour célébrer les baptêmes
des enfants nés dans le quartier. Il ne s’agit évidemment
pas de baptêmes religieux, mais plutôt d’un rituel montrant
ainsi l’appartenance de l’enfant
à son quartier.
Nous poursuivons vers le Duomo, autre lieu symbolique de Sienne. L’église
date du XIème siècle, mais au fil du temps d’autres
travaux apporteront à l’édifice de nouveaux éléments
comme sa coupole. Au XVème siècle, jugé trop petit,
de grands travaux sont
menés
dans le but de doubler sa superficie. La peste de 1348 va interrompre
le chantier qui ne sera jamais repris. Mais il est toujours possible de
voir sur le côté sud-est de la cathédrale les vestiges
de ce travail inachevé, et il faut reconnaître qu’ils
donnent un petit air romantique à la place du Duomo non dénué
de charme.
A l’intérieur, le marbre noir et blanc n’est pas sans
rappeler les couleurs de la ville. Le pavement et ses marqueteries de
marbre sont une splendeur, de nombreuses œuvres importantes comme
des peintures et des sculptures ornent le bâtiment. Autre lieu d’importance,
la bibliothèque Piccolomini.
Francesco Piccolomini a été évêque de Sienne.
Entre 1492 et 1502
il fait édifier une salle pour y abriter des livres extrêmement
précieux, collection de son oncle et pape Pie II. Cette exposition
remarquable fait partie des nombreux «joyaux» de la cathédrale.
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Sur
le plan des églises, il faut bien reconnaître que ces dernières
ne manquent pas dans, et tout autour de Sienne. Nous pourrions aussi appeler
Sienne la ville aux 100 clochers, si l’on compte les basiliques,
églises, chapelles et oratoires.
Mais
en dehors du Duomo, un autre lieu tient une place importante dans la ville
et y attire chaque année énormément de monde, la
basilique Saint Dominique. Reconnaissable grâce à son imposante
façade de brique rouge, le lieu est notamment dédié
à Sainte Catherine de Sienne et détient un reliquaire contenant
la tête de la Sainte. L’église se situe dans le quartier
où à vécu Sainte Catherine et vous pouvez
donc aussi visiter sa maison.
Autre
lieu religieux d’importance, l'hôpital Santa Maria della Scala,
le plus ancien hôpital d’Europe. Il est situé juste
en face du Duomo. Sa fondation en 1194 était d’ordre religieux,
mais l’endroit devient assez rapidement laïc et dédié
à la charité. Au XIIIème siècle un hôpital
prend forme, englobant l’église. Une partie sera
consacrée aux orphelins, qui au XIVème siècle aurait
atteint le nombre de 300, et le reste aux malades avec la création
d’une grande infirmerie. C’est au
niveau
de cette dernière que l’on peut voir des fresques réalisées
au XVème siècle par des artistes siennois et recouvrant
tous les murs, racontant l’histoire de l’hôpital Santa
Maria della Scala. Une vraie bande dessinée, témoin de son
temps et qui rapporte par l’image et en détail le fonctionnement
de l’infirmerie.
Les autres salles accueillent aujourd’hui un musée archéologique
avec des pièces extrêmement intéressantes, vous pourrez
entre autre y voir l’originale de la fontaine Gaia.
L’église
quant à elle, se situant donc dans l’enceinte même
de l’hôpital renferme l’oratoire de Sainte Catherine,
la Sainte venant apporter son aide aux malades.
Mais le bâtiment avait aussi une autre fonction qui était
l’accueil des pèlerins en route, ou de retour de Rome puisqu’il
se trouve sur la via Francigena.
D’ailleurs le long de cette voie qui traverse la ville vous pouvez
vous arrêter pour contempler de petites églises comme par
exemple l’église Saint Pierre et Saint Paul.
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Mais
voilà que le soleil commence à décliner et que notre
tour de Sienne semble toucher à sa fin. La ville nous a tellement
subjugués que nous en avons oublié le temps qui passe.
Et c’est en redescendant alors sur la Piazza del Campo que nous
avons fait une rencontre imprévue mais néanmoins très
sympathique avec un pâtissier qui nous a
gentiment permis de goûter les douces spécialités
de Sienne. Que c’était bon !
Merci
Monsieur Il Magnifico Via des pélerins n°27 de nous
avoir fait découvrir les délices siennois. Ne pas repartir
sans avoir goûter ou acheter le fameux Panforte, spécialité
de la ville, gâteau aux amandes avec écorces d'oranges, du
citron et du melon. haut
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Il était bien de
finir notre visite en revenant au cœur de la ville. Car c’est
ici qu’a
lieu
deux fois par an, le 2 juillet et le 16 août, le célèbre
Palio. Véritable institution cet événement est indissociable
de la ville de Sienne. Il est le plus ancien, ses origines remontant au
Moyen Age. Plus qu’une course de chevaux, c’est une vraie
«guerre» pour la victoire que se mènent les 17 quartiers
de la ville et qui attire chaque
année des millions de visiteurs venus du monde entier.
Si
Sienne a su préserver la mémoire de son passé elle
regarde pourtant, telle la louve de Senio et Ascanio, toujours devant
elle et s’investit régulièrement en organisant des
tas d’événements autour d’un thème mettant
en valeur la région, ses produits, ses traditions, avec toujours
cette envie, celle de partager.
Plus qu’une ville, Sienne est un monument à elle seule !
Nos
remerciements à Madame Sonia Pallai de la ville de Sienne pour
son accueil, à Margaret Natale pour son aide précieuse,
Margaret tu as été fantastique. A Michela Bacconia et à
sa visite passionnante du palais publique, à nos guides Luise Hoffmann
et Cecilia Mostardini qui ont été remarquables, à
Daniela Bonelli et Cinzia Giglioli pour leur gentillesse et le temps qu’elles
nous ont consacré. Un grand merci à toutes !
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BON A SAVOIR
Adresse de l’office de tourisme
Palazzo Pubblico
Piazza Il Campo, 1
53100 Sienne
Italie
Tél 0039 0577 292 128 / 178
E.mail : turismo@comune.siena.it
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