Assis
sur un pont, l’Arno coulant sous nos pieds, nos regards se perdent
vers le Ponte Vecchio et le corridor Vasari, celui que l’on pourrait
nommer «l’homme des Medicis». Le ciel est très
couvert et l’orage menace en cette toute fin de journée,
mais cela ne nous dérange pas, le cadre est tellement sympathique
que la pluie pourrait nous surprendre sans que cela puisse nous gâcher
le moment présent. L’orage
finit par gronder au loin, par se rapprocher et par éclater au
dessus de nos têtes. Nous nous précipitons
pour nous mettre à l’ abri sous le corridor Vasari et sans
l’avoir voulu, nous allons assister à un spectacle extraordinaire.
Les éclairs jaillissant de toute part, illuminent l’Arno
et les bâtiments qui le bordent, le ciel est noir et le
silence règne sur la ville. Personne au dehors, à part quelques
touristes surpris et qui viennent à leur tour, chercher refuge
sous le corridor et assister à un son et lumière inattendu.
Comme c’est étrange, en fermant les yeux pour pourrions presque
entendre des bruits de pas au dessus de nos têtes. L’orage
aurait-il réveillé le passé ? Celui d’une ville
hors du commun, celui de celle qui aujourd’hui est un véritable
musée à ciel ouvert ? Et si bercés par la pluie,
nous nous laissions glisser, le temps d’un orage,
vers un passé qui a fait de Florence une ville éternelle…
C’est
entre le XII et le XVIème siècle que l’essor économique
et artistique de Florence va être le plus important, avec notamment
l’arrivée au pouvoir au XIVème siècle de Cosme
de Médicis,
ami des arts et des sciences. Grand collectionneur, son exemple sera suivi
par d’autres riches familles florentines au point que tous les artistes
de l’époque se
retrouveront un jour ou l’autre à Florence. Le résultat
est toujours là aujourd’hui, faisant de la ville au Lys Rouge,
l’une des plus belles du monde. haut
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Sur la Plazza della Signoria, le
Palazzo Vecchio et son campanile dominent une place toujours
grouillante de monde, venu admirer la loggia dei Lanzi avec ses statues
antiques, les deux chefs d’œuvres que sont l’enlèvement
des Sabines et Persée, le fameux David de Michel Ange dont l’original
se trouve au musée de l’Académie et la fontaine de
Neptune. Des visites très intéressantes et ludiques sont
proposées au Palazzo Vecchio avec des guides en costume qui vous
font découvrir le palais, ses trésors et ses secrets, nous
ne serions trop vous les recommander. haut
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Tout à côté, la célèbre
Galerie des Offices permet une découverte des
plus belles peintures italiennes : Botticelli, Titien, Lippi,
Raphael, Giotto, Vinci et autres. Autant d’artistes dont les œuvres
ont été concentrées dans ce bâtiment, enserré
entre le Palazzo Vecchio et le fleuve Arno et qui possède la particularité
d’avoir un corridor qui permettait aux Médicis d’aller
du Palazzo Vecchio au Palazzo Pitti sans être vu par le peuple de
Florence. Nous avons eu la chance de pouvoir visiter ce corridor qui a
été construit en 6 mois, et maintenant fermé au public
pour travaux (pour combien de temps, voir d'années??), et espérons
qu’un jour il pourra faire partie des visites possibles, car nul
doute que son histoire et son parcours intéresseront plus d’un
visiteur. haut
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Puisque
à ce niveau là de notre visite nous sommes si proche de
l’Arno, autant le traverser en passant par le Ponte Vecchio datant
de 1345, et nous rendre au Palazzo Pitti que l’on
doit à Brunelleschi et qui à l’origine, avait été
construit pour un banquier du nom de Pitti qui voulait surpasser la grandeur
des Médicis. 83 ans après le début de sa construction,
les héritiers Pitti, ruinés, vendent le palais aux…
Médicis, qui deviendra leur résidence principale. Là
encore le visiteur sera ébloui par les collections présentées,
ayant appartenues aux
Médicis par les salles aux magnifiques décors et par les
jardins de Boboli, superbes jardins à l’italienne qui en
font l’un des jardins les plus beau aux monde.
haut
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Nous nous dirigeons ensuite vers une église
qui se trouve non loin et qui est un peu boudée par les visiteurs
qui en général, ne traversent l’Arno que pour le Palazzo
Pitti. Et pourtant l’Eglise Santo Spirito dont
les travaux débutèrent sous les ordres de Brunelleschi en
1435 vaut le détour, malgré sa façade un peu austère.
Tout d’abord pour le monumental baldaquin baroque qui semble «perdu»
dans cette église d’inspiration Renaissance, pour ses 40
chapelles avec des peintures et sculptures des XV et XVIème siècles
et enfin au niveau de la sacristie, pour le Crucifix en bois polychrome,
que l’on attribue à Michel
Ange. Le seul bémol de cette visite toutefois
intéressante, est le fait que le visiteur se fasse littéralement
sauter dessus à son entrée, pour lui informer que les photos
sont interdites, franchement agaçant.
En repartant et en suivant un dédale de rues, nous allons nous
trouver dans le quartier des antiquaires et des ateliers de savoir faire.
Un endroit très secret, ou notre œil indiscret essaiera de
voir des artisans au travail… haut
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De
retour sur l’autre rive de l’Arno, nous visiterons l'église
de la Trinité : deux chapelles de cette église
méritent la visite, la chapelle Sassetti avec des oeuvres de Domenico
Ghirlandaio, sur la vie de St François et une nativité de
1485. Puis la chapelle Scali avec une fresque de Giovanni dal Ponte et
"le martyre de S. Bartholomeo" de 1435.
Nous nous rendrons ensuite
à Santa Croce qui abrite les tombeaux de plusieurs
florentins dont Galilée, Machiavel et Michel-Ange. L’endroit
permet également de pouvoir admirer des fresques de Giotto et la
chapelle Pazzi, petit bijou de la Renaissance, que l’on doit à
Brunelleschi et qui est ornée de médaillons en terre cuite
de della Robbia. haut
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Nous
nous sommes ainsi rapprochés d’un lieu incontournable à
Florence, la Plazza del Duomo avec sa cathédrale
Santa Maria del Fiore et son baptistère. C’est
par sa superficie, la 4ème église d’Europe, autant
vous dire que sa visite est loin d’être ennuyeuse ! D’abord
l’extérieur de marbre vert, rouge et blanc est magnifique
et de par sa taille, nous nous sentons tout petits devant ce chef d’œuvre,
consacré en 1436. Le campanile d’une hauteur de 85m donne
le tournis, quant à la coupole elle laisse rêveur du haut
de ses 91m. A l’intérieur,
foulant son pavement de marbre, nous restons sans voix. Toute l’ambition
de la Florence de l’époque
explose en ce lieu. La coupole quant à elle, est recouverte de
fresques et peut se visiter si l’on est assez en forme pour gravir
les 463 marches qui y mènent, sinon retour à l’extérieur
pour la visite du baptistère, de ses mosaïques du XIIIème
siècle et de sa célèbre porte réalisée
par Ghilberti et que Michel Ange, admiratif, appela «Portes du Paradis».
Tout
proche du Duomo se trouve l’ancienne prison du Bargello
aujourd’hui musée. Et quel musée ! Pratiquement la
totalité des collections des Médicis s'y trouve. Il est
le musée le plus important après la galerie des offices.
Le bâtiment date de 1255, il fut tour à tour hôtel
de ville, prison, et aujourd'hui, pour notre plus grande joie un fabuleux
musée. Tout le rez de chaussée est pratiquement consacré
à Michel Ange avec notamment son "Bacchus" et son "Brutus"
qui y côtoient entre autre, le "Mercure"
de Jean de Bologne. On atteint ensuite l'étage, en passant par
la cour, où nous attend un autre David mais celui là sera
de Donatello et date de 1430, il serait le premier nu sculpté en
occident. Suivent des salles aux arts décoratifs avec céramiques,
argenteries ou encore tapis. Le deuxième étage, recèle
une impressionnante et riche collection de bronze puis une salle d'armes
qui abrite les armes et armures des Médicis. Là encore nous
avons le droit à une sublime collection, et du quartier nord de
l'Arno, il restera, pour nous, l'un des plus beaux musées de Florence. haut
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En sortant nous aurions bien aimé nous rendre
à la Chapelle Médicis, mais malheureusement
elle est encore
en travaux. Aurons-nous la chance de la voir un jour ? Nous nous rendons
donc vers un autre endroit que nous aimons beaucoup à Florence,
le couvent San Marco. Fondé au XIIIème
siècle, ce couvent s'illumine dès les premiers rayons du
soleil. A pas feutrés, nous allons pénétrer dans
chacune des cellules et découvrir à chaque fois, les superbes
fresques qui les décorent et qui furent exécutées
par Fra Angelico au XVème, elles font à elles seules, de
ce couvent un véritable petit musée. 44 cellules nous dévoilent
tour à tour leur chef d'œuvres. On appréciera énormément
cette visite qui se terminera par le calme reposant de son cloître. haut
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La
Galleria dell Accademia étant toute proche nous
nous y rendons pour y voir la pièce maîtresse qui en est
le "David" de Michel Ange de 1504. D'autres belles sculptures
y sont à découvrir également dont une magnifique
"Pieta" ou encore cette statue de "St Matthieu", criante
de réalisme, mais malheureusement inachevée. Mais l'académie
des beaux arts, c'est aussi une belle collection de peintures dont "La
vierge de la mer" de Botticeli. A voir également, car très
intéressant, la salle où sont entreposés de nombreux
moulages. haut
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De
là, nous passerons devant la jolie place de Santissima Annunziata
pour nous rendre au musée archéologique
de Florence qui occupe un palais Médicis construit en 1620.
Ce fabuleux musée, une sorte de grande caverne aux trésors,
un abri d'Ali Baba, est avant tout, et les florentins en sont fiers,
un musée d'égyptologie d'une grande richesse,
il est d'ailleurs le deuxième musée
égyptien du pays. De salle en salle, de vitrine en vitrine, le
musée n’aura de cesse de nous dévoiler ses richesses.
Un long couloir va ensuite nous conduire à une petite chapelle
qui donne sur l'église Santissima Annunziata du XVème siècle.
Ce couloir presque sans fin, fût construit pour relier le palais
à cette église, car la princesse Marie Madeleine de Médicis
qui y habitait, souffrant d'une malformation, ne voulait pas être
vue du public. Ainsi l'on découvre ce long couloir un peu à
l'image de celui qui relie le Palazzo Vecchio au Palais Pitti. haut
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Un
autre endroit de Florence est aussi très intéressant à
découvrir, assez ignoré par les touristes, il s'agit du
quartier médiéval "le Borgo S.S. Apostoli", coeur
de Florence, il mérite de ne pas être boudé car instructif.
Vous y verrez tout d'abord l'église
S.S. Apostoli de style Roman, qui donne son nom au quartier,
si l'intérieur est assez sobre il faut savoir que c'est pourtant
elle qui aura une grande influence sur les artistes et sur le principe
de l'équilibre en architecture. Il faut aussi savoir qu'à
cette époque les riches familles avaient pour habitude de se construire
une tour, au XIIème siècle elles étaient très
nombreuses. Aujourd'hui quelques unes demeurent encore enserrées
entre des maisons, à l'exemple de la Torre Buondelmonti.
Ainsi terminons-nous
notre découverte de Florence. Le soleil est revenu depuis longtemps,
mais notre soirée sous l’orage nous
laisse encore un merveilleux souvenir de part le côté mystérieux
qu’il donna à la ville.
Les différentes curiosités de Florence étant assez
proches les unes des autres, la ville se visite facilement à pied,
bien évidemment nous ne serions trop vous conseiller de bonnes
chaussures.
Quant à la durée de votre séjour, n’oubliez
pas que vous êtes aussi en Toscane et donc que l’on y mange
bien. Alors si vous décidez d’allier l’art, la culture
et la gastronomie, 4 jours à Florence ne seront pas de trop.
Attention
pour les personnes venant en voiture, le centre de Florence est
interdit à la circulation et vous serez donc obligés
de laisser votre voiture dans un parking. Préférez un parking
public à un parking privé hors de prix ! (entre 25 et 30€
par jour)
De même, comme n’importe quel touriste
vous aurez envie de vous faire plaisir en dégustant une de ces
bonnes glaces italiennes.
Evitez de vous installer à une terrasse pour la déguster,
15 euros les 3 boules, ça devient
n’importe quoi, choisissez une gelateria ce sera plus abordable
et tout aussi bon…
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Nous tenons à remercier l’office de tourisme
de Florence dont Roberta Berni ainsi que notre guide Marco Secci (qui
pourra vous faire visiter la ville puisque c'est un guide privé
en Français, en Espagnol, et en anglais), pour leur aide à
cette visite et pour leur gentillesse ainsi que pour le temps qu’ils
nous ont consacré.
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