L’Émilie
Romagne est une région faisant certainement partie des plus belles
d’Italie. Faite de charme, de traditions, d’histoire et de
gastronomie, la région mérite d’être découverte
et parcourue dans tous les sens. Et Parme fait partie de ces villes de
l’Émilie Romagne qui mérite un détour. Si son
nom est souvent rattaché à la gastronomie, la ville a d’autres
trésors.
Nous
ne renierons pas le fait que la ville comme la région, sont intimement
liées au «bien manger» : Bologne appelée «la
grasse», Ferrare et son manuel de recette écrit au XVIème
siècle par Cristoforo da Messisbugo, Cuisinier attitré de
la famille d’Este, Parme avec son jambon, ses champignons, ses truffes
et sa route des vins,
ou bien encore le nord de Salsomaggiore Terme avec le Parmesan. L’Émilie
Romagne est à elle seule un plateau rempli de gourmandises. D’ailleurs
Barilla, que tout le monde connaît pour ses pâtes, a ouvert
son académie à Parme. Une académie qui a eu la gentillesse
de nous ouvrir ses portes et de nous faire découvrir un centre
où la cuisine est à l’honneur. Un lieu où l’on
apprend ou réapprend à connaître les bons produits,
où l’on retrouve
le savoir faire d’autrefois que nous avons eu tendance à
oublier ou à ne pas transmettre.
L’académie
Barilla organise régulièrement des cours de cuisine
pour groupe où pendant 3 jours vous allez tout apprendre, revenir
aux fondamentaux, mettre la main à la pate et tout cela dans une
ambiance ludique et sympathique.
Une bibliothèque est
à disposition sur rendez-vous, pour ceux qui souhaitent retrouver
des recettes
ou des idées de menus. De nombreux ouvrages qui renferment entre
leurs pages quelques secrets culinaires vous tendent leurs feuilles afin
que vous veniez vous y jeter avec
un plaisir gourmand et photocopier tout ce qui pourra vous servir à
devenir un Chef !
A noter qu’à l’accueil
un grand nombre de livres extrêmement bien faits sont à la
vente. Coordonnéeshaut
de page
Nous remercions particulièrement
Madame Ilaria Rossi pour son accueil et ses informations tout comme Monsieur
Giancarlo Gonizzi qui nous a suggéré cette intéressante
visite et permit également la visite du musée du jambon.
Mais
avant de retourner sur la route des saveurs, visitons Parme et voyons
ce que la ville a à offrir aux visiteurs… Pour commencer
savez-vous que le Saint Patron de la ville, Saint Ilario, était
un évêque français, originaire de Poitiers (IVème
siècle) ? Sa venue à Parme est d’ailleurs entourée
d’une légende : alors que l’évêque Ilario
marchait dans les rues de Parme, un cordonnier remarqua ses chaussures
usées et pris de pitié pour l’évêque,
lui en offrit une paire toute neuve. Le lendemain, les vieilles chaussures
usées que l’évêque avait laissées à
la boutique du brave cordonnier se transformèrent en or. Une fois
par an pour célébrer
ce miracle, un biscuit en forme de chaussure est confectionné,
il est appelé «la chaussure de San Ilario».
haut de page
Et
comme nous venons de parler du Saint Patron de Parme, le lien est tout
trouvé pour vous mener vers la petite place du Duomo où
vous pourrez voir la Cathédrale et le baptistère bâtis
par des constructeurs lombards. La Cathédrale
dédiée à Marie a été reconstruite au
XIIème siècle suite à un tremblement de terre. La
façade est faite de blocs de grés et l’on peut y voir
une rangée de loges, surmontée de deux galeries. Le porche
repose sur deux lions datant de 1281 que l’on doit au maître
tailleur Giambono Bissone, quant à son clocher il date du XIIIème
siècle. Malheureusement la foudre
s’étant abattue sur l’ange qui le surmontait, ce dernier
est actuellement en travaux.
D’architecture
romane l’intérieur est entièrement peint à
fresque et il est composé de plusieurs chapelles latérales
des XIV et XVème siècle. La coupole a été
peinte par le Corrège en 1526 et représente l’Assomption
de la Vierge, nous pourrons remarquer aussi un escalier en marbre rouge
de Vérone datant du XVIème siècle qui mène
au transept et tout à droite de cet escalier une magnifique déposition
de style roman aux influences provençales très prononcées,
ce chef d’œuvre est de l’artiste Benedetto Antelami.
Tout
à côté se trouve le baptistère,
de forme octogonale il est construit entièrement en marbre de Vérone.
Sa façade est un bel exemple d’architecture car elle montre
le passage de l’art roman à l’art gothique italien,
via ses 4 niveaux de loggias ouvertes et surmontées d’une
rangée d’arcs.
Commencé en 1196 il fut achevé entre 1302 et 1307.
Nous
retrouvons l’artiste Benedetto Antelami qui a supervisé sa
construction et exécuté presque toutes les sculptures décoratives,
typique de l'iconographie médiévale
Nous venons de vous conduire
au centre de Parme, mais la ville, au delà de son Duomo et de son
baptistère renferme bien d’autres trésors. La ville
compte en effet une cinquantaine d’églises au total, dont
beaucoup méritent une visite. Les musées et palais y sont
également nombreux et bien evidemment il y a le célèbre
théâtre. haut
de page
La
ville suggère deux itinéraires qui permettent de faire une
visite assez complète et d’avoir un excellent aperçu
du patrimoine. Parme étant quasiment divisé en deux, par
le fleuve La Parme, vous avez ainsi deux circuits à faire dont
le point de départ est le pont Verdi.
Mais
attention, comme dans de nombreuses villes italiennes le centre ville
est interdit aux voitures. Par conséquent vous devrez laisser votre
véhicule dans un parking. Le parking que nous pouvons vous conseiller
est le parking Toschi car il est tout à côté du pont
Verdi et par conséquent vous pouvez immédiatement commencer
votre visite. Le prix à la journée est tout à fait
correct. Sinon vous pouvez laisser votre voiture à la périphérie
de la ville où
là les parkings sont gratuits, et prendre un bus (payant) qui vous
mènera au centre ville. haut
de page
Circuit
1 : c’est le circuit qui vous menera à gauche du fleuve,
vers le Duomo. Nous avons déjà parlé
de l’édifice et de son baptistère, mais avant d’arriver
devant ces deux monuments, ce circuit vous fera passer devant le Palazzo
della Pilotta, palais inachevé du XVIème siècle
qui renferme aujourd’hui la bibliothèque Palatine, le musée
archéologique, la galerie nationale, le théâtre Farnèse.
En suivant cet itinéraire vous arriverez
peu de temps après à la Chambre de St Paul,
elle faisait partie de l'appartement de
l'abbesse du couvent des Bénédictins de Saint Paul, décoré
en1514 par Corrège, sur l'ordre de l'abbesse, vous vous trouverez
devant un véritable chef-d’œuvre de la Haute Renaissance
italienne. Juste à côté est situé le Castello
Burattini, un lieu qui vous transporte dans un tout autre monde,
puisqu’il s’agit du musée de la marionnette, la plus
importante collection italienne. Et après avoir rencontré
les différents personnages de la Commedia dell’arte vous
pourrez reprendre votre itinéraire vers la Gallerie Stuard
et la plus importante collection privée, composée de plus
de 270 peintures allant du XIVème au XIXème siècle.
Pour les passionnés de musique, l’étape suivante les
intéressera puisqu’il s’agit de la Maison de
la musique qui est aujourd’hui une référence
internationale dans la recherche de la musique et de la documentation.
En poursuivant votre chemin vous atteindrez une pharmacie du début
du XVIe siècle, puis vous
arriverez sur la petite place du Duomo et du baptistère que nous
avons décrit plus haut. La visite se poursuit avec l’église
dédiée
à St Jean l’Évangéliste construite
sur l'ordre des Bénédictins entre 1498 et 1510, avec une
façade baroque en marbre blanc et une architecture intérieure
de la Renaissance. Sur la gauche de l’entrée de l’église
se trouve l’entrée du monastère qui abrite entre autre
une bibliothèque du XVIème siècle avec des murs décorés
de fresques et une collection de 20.000 livres et codex très rares.
En continuant vous arriverez devant le Palais du Gouverneur
qui abrite aujourd’hui des collections d’art moderne et contemporain,
c’était le siège du Capitan del Popolo et il combine
deux bâtiments datant du XIIIème siècle. Il a été
redessiné en 1760 par E. A. Petitot, architecte français
qui travaillait à la cour de Philippe
de Bourbon. La tour de style baroque, construite en 1763, conserve dans
le clocher la cloche originale de
la tour civique, à noter les deux cadrans solaires sur la façade
datant de 1829. Nous continuons en amorçant notre retour vers notre
point de départ et passons devant l’une des plus belles églises
Renaissance de Parme, la basilique Madonna della Steccata,
construite sous la forme d’une croix grecque, son intérieur
vaut le détour pour le cycle de fresque
de la voûte, au-dessus du presbytère, peint par Parmigianino
entre 1530 et 1539. Presque en face se situe le théâtre
Regio, l’un des théâtres les plus célèbres
au monde, construit
entre 1821 et 1829 de style néo-classique, on dit de lui qu’il
est un temple dédié à Verdi. Ce premier circuit se
termine avec le musée Glauco Lombardi qui renferme
une riche documentation historique et artistique sur le duché de
Parme à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle
à l'Unité de l'Italie. Sept salles abritent une collection
d'œuvres d'art, des meubles, des journaux, des vêtements, des
bijoux, des documents appartenant à la famille Bourbon et notamment
à Marie-Louise d'Autriche. haut
de page
Circuit 2 : c’est le
circuit qui se fait sur la partie droite du fleuve, direction le Parc
Ducal. Une fois arrivés au parc, vous prendrez la direction du
petit palais Eucherio San Vitale, construit en 1520,
c’est un bâtiment
Renaissance, avec quatre tours d'angle reliées par des loggias
et fenêtres décorées de chandeliers de grès.
A l'intérieur, de récentes restaurations ont révélées
des fragments de fresques du XVIème siècle représentant
des paysages et des natures mortes et que l’on doit à des
artistes des différentes écoles de Parme. Vous obliquerez
ensuite vers la gauche pour vous rendre au Palais Ducal,
il fut créé par Vignola au XVIème siècle pour
Ottavio Farnèse. Ce palais si il abrite aujourd’hui les bureaux
des carabiniers, peut tout de même se visiter. En empruntant le
monumental escalier, celui-ci vous mènera à la chambre des
oiseaux nommée
ainsi d'après la décoration en stuc de Benigno Bossi représentant
224 oiseaux de différentes espèces sur un plafond bleu voûté.
Vous pourrez aussi visiter la Sala di Alcina qui contient la plus
ancienne fresque du palais, il s’agit d’un cycle qui remonte
à 1568. Vient ensuite celle que l’on appelle la salle du
baiser dont les fresques sont attribuées à Bertoja et dateraient
de 1570. Suivent deux autres salles dites la Sala di Erminia et la sala
dell'Amore représentant les scènes des allégories
de l'amour. A la sortie du palais il faudra prendre sur la droite, le
fleuve se trouvant alors sur votre gauche et vous vous dirigerez vers
la maison natale et le musée ArturoToscanini,
musée depuis 1967 cette modeste maison dévoilent des petites
salles qui renferment une collection de reliques et de documents
recueillis dans les maisons où Toscanini a vécu, retraçant
la carrière de l’artiste. Non loin se trouve l’Oratoire
de style baroque Santa
Maria delle Grazie qui fut construit entre 1617 et 1644 pour
abriter l'image miraculeuse d’une Vierge de la Grâce du XVIème
siècle, aujourd’hui toujours suspendue au dessus de l'autel.
En reprenant la Via D'Azeglio, la promenade se poursuit pour atteindre
l’église de l’Annonciation, dont l’intérêt
est surtout un retable se situant dans l’abside et représentant
une Vierge à l’enfant avec des saints, datant de 1518. Il
faut ensuite
redescendre l’avenue principale en laissant le fleuve derrière
nous et poursuivre vers le petit oratoire San Ilario,
saint
patron de Parme datant de 1663, Tout à côté se trouve
le vieil hôpital qui forme en fait un ensemble avec l’oratoire
San Ilario. Il faut ensuite marcher au moins 15mn pour arriver à
l’église de la Sainte Croix construite au XIIème siècle
elle était une étape pour les pèlerins se rendant
à Rome, mais l’église fut remaniée en 1415
puis complètement restaurée au XVIIème siècle,
mais l’on peut encore trouver des traces bien visibles de la partie
romane notamment au niveau des chapiteaux des piliers des trois nefs.
Pour terminer ce second parcours il faudra alors contourner l’église
de la Sainte Croix et remonter vers le fleuve pour arriver à
l’église Santa Maria del Quartiere, il s’agit
d’’une église votive du XVIIème siècle,
outre sa très belle coupole peinte à fresque, elle renferme
de nombreuses œuvres d’artistes de la région.
haut de page
Ainsi
s’achève ce circuit. Mais Parme renferme tellement de trésors,
que vous pourrez aux
détours de n’importe quelle rue découvrir d’autres
églises, palais ou musée. Sans oublier les alentours de
Parme avec par exemple le musée du jambon qui
se situe à Langhirano au sud de Parme, environ 20km. Le musée
a une superficie de plus de 500m2 et est divisé en plusieurs sections
illustrant l'histoire, les techniques et les coutumes, des origines à
nos jours. Une visite intéressante qui nous apprend des tas de
chose. Par contre la ville de Langhirano en elle-même ne présente
que peu d’intérêt, vous y verrez partout des fabriques
de jambon avec pour certaines la possibilité d’acheter sur
place, mais les indications lorsque l’on est en voiture ne sont
pas toujours visibles et évidentes, dommage. Coordonnéeshaut de page
Par la route prendre la rocade
sud et suivre les panneaux indiquant Langhirano
Par le bus, prendre le 12 Parma-Langhirano
haut de page
Attention, bien se renseigner
avant pour les jours et horaires de visite. Groupes sur reservation.
A l'occasion du Bicentenaire
Verdiano un parcours enogastronomique «Harmonies de goûts»
est possible, tout un programme a été élaboré
par la COOPERATIVA PARMIGIANINO SRL.