La
région des Marches compte un nombre incroyable de villes pleines
de caractère et Urbino est peut être la ville la plus emblématique.
Du sommet de ses deux collines Urbino déploie au regard du visiteur
la façade majestueuse de son palais, et les toits de la vieille
ville. Une cité Renaissance toute
rose, entourée de murs et gardée par d’imposantes
portes.
La ville étant interdite à la circulation, plusieurs parkings
sont disposés tout autour. Le plus simple est peut être le
parking Borgo Mercatale où vous pouvez aussi trouver un bureau
de l’office de tourisme.
A partir de là il suffit
de franchir la porte Valbona et de suivre un dédale de rues pavées
nous faisant traverser l’ancien quartier juif et menant au théâtre
Sanzio,
depuis
lequel nous pouvons admirer le château. Immense bâtisse devant
laquelle nous nous sentons bien petits. Nous nous apercevons alors que,
malgré les jolies tours et l’apparence élégante
que nous avions vue du bas nous nous trouvons en fait devant une forteresse.
Plutôt agréable à regarder
certes, mais qui nous montre néanmoins sa fonction première
de défense.
Mais
remontons le temps…, ancienne cité romaine, Urbino devient
au XIIème siècle propriété des seigneurs de
Montefeltro. C’est le duc Frédéric III qui fera réaliser
le château que nous voyons aujourd’hui au XVème siècle.
Cependant au XVIème
siècle c’est la famille des Della Rovere qui en prend possession
et agrandit le château avec un deuxième étage. Cette
modification
architecturale se voit parfaitement lorsque l’on se trouve sur la
place Duca Federico, une place qui remonte d’ailleurs à l’époque
romaine.
Militaires émérites c’est ainsi que ces familles vont
asseoir leur puissance et leur fortune, faisant d’Urbino leur fief.
La position est stratégique puisque du haut des deux collines c’est
une vue imprenable qu’ils ont sur une bonne partie de
la province. haut
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Cependant
ces seigneurs de guerre sont aussi des mécènes. Comme Frédéric
III de Montefeltro, homme de grande culture. C’est certainement
à lui que l’on doit le raffinement qui sera de mise à
sa cour et autour de laquelle graviteront
de nombreux artistes. Il s’entoure des hommes les plus en vue de
la Renaissance et fait du château un véritable joyau.
Si
la cour d’honneur est dit-on l’une des plus belles de la Renaissance
italienne, la pièce la plus spectaculaire que l’on peut encore
admirer, est certainement le studiolo, son cabinet de travail personnel
qui fut réalisé entièrement en trompe-l'œil
marqueté par Baccio Pontelli, un véritable hymne
à la culture.
Le
reste du palais a été transformé en musée
et, au delà des salles où nous pouvons encore remarquer
et apprécier certains éléments architecturaux, c’est
une collection assez remarquable d’œuvres d’art que nous
pouvons admirer.
Raphaël, l’enfant du pays, mais aussi son père Giovani
Santi, le Titien, Piero della
Francesca, Juste de Gand, autant d’artistes qui rendent par leurs
œuvres cette visite passionnante, notamment au niveau du deuxième
étage.
2 œuvres de Raphaël, y sont conservées "La Muta"
et "Sainte Catherine d'Alexandrie".
Le musée contient également nombres de tableaux provenant
des églises et des couvents de la région ainsi qu’une
importante collection de céramiques.
La salle des banquets avec ses tapisseries du XVIIème est très
intéressante par
la qualité de ces dernières. haut
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Mais
la visite peut se poursuivre avec les souterrains du palais ducal. Lieu
où nous rencontrons peu de monde et cela est bien dommage. Parce
que la visite permet de bien comprendre le fonctionnement du palais. Nous
pouvons y voir les cuisines avec une glacière, les bains privés
du duc, les salles de service, les écuries.
Nous dirons que 2 bonnes heures de visite sont nécessaires pour
voir l’essentiel
du palais.
De
retour sur la piazza Duca Federico nous sommes surpris du brouhaha qui
y règne. Mais ce jour de visite voit également la réussite
aux examens des étudiants d’Urbino qui manifestent à
travers la vielle ville leur joie, nous profitons alors de la proximité
du duomo dédié à Santa Maria Assunta, pour faire
sa visite.
A l’abri du bruit, et sous la protection de la magnifique coupole
à caissons, nous
découvrons une église néo-classique qui s’ouvre
sur 3 nefs d’un blanc immaculé.
Le
duomo qui avait été reconstruit à la demande du duc
Federico da Montefeltro à la Renaissance était relié
au palais, cependant le tremblement de 1789 le détruira complètement.
C’est la ville d’Urbino qui fera réaliser peu de temps
après la cathédrale que nous voyons aujourd’hui. En
dehors de l’architecture intérieure néo-classique
que l’on doit à l’architecte Giuseppe Valadier, il
est possible d’admirer quelques beaux tableaux de peintres italiens
dont des œuvres de Federico Barocci originaire d’Urbino.
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Mais
retrouvons l’agitation extérieure pour nous rendre sur un
autre lieu d’importance que compte la ville d’Urbino, la maison
natale du peintre Raphaël.
Elle se trouve au n°57 de la via Rafaello et il est encore facile
aujourd’hui de voir
qu’elle avait et garde toujours la forme d’une échoppe.
On
est malgré soi, aussitôt impressionné par cette maison
qui garde un certain charme, associé à une atmosphère
bien particulière car elle est restée quasi à l’identique.
Elle fût construite au XVème siècle et se trouve non
loin du palais Ducal. Le père de Raphaël, Giovanni
Santi, poète et humaniste y était alors peintre à
la cour de Federico di
Montefeltro.
Aucune œuvre majeure n'est à voir dans cette maison, tout
juste quelques meubles d’époque, mais pas d’origine.
La maison se veut en fait la reconstitution d’une maison du Moyen-âge
dans laquelle sont exposées quelques copies de tableaux de Raphaël.
Nous pouvons aussi y voir quelques majoliques et ce qui semble être
la première œuvre connue de l’artiste, une fresque représentant
la Madone et l’enfant visible dans la pièce qui a été
la chambre de sa mère.
La petite librairie qui se trouve à l'entrée, propose à
la vente plusieurs ouvrages de qualité sur Raphaël.
Voici
donc l’essentiel d’Urbino, dont la visite reste essentiellement
axée sur le palais et la maison de Raphaël. Cependant au delà
d’une promenade dans les anciennes rues de la ville qui offre quelques
fois de beaux panoramas, Urbino garde aussi de nombreux oratoires dont
ceux de Saint Joseph et Saint Jean, réalisés au Moyen-âge.
Chacun d'eux a une décoration à ravir les yeux et le cœur.
Malheureusement souvent fermés !
Des visites guidées peuvent avoir lieu avec l'office de tourisme
d'Urbino, et si vous avez la possibilité, n’hésitez
pas à faire leurs visites. haut
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