Située
sur les pentes du mont Sabulo c’est d’une hauteur de 319m
que la ville de Fermo vous offre un splendide panorama sur la campagne
des Marches. Un véritable patchwork de couleurs, aussi douces que
les pentes de ses collines.
Admirablement bien conservée,
la vieille ville de Fermo vous entraine à
travers
le dédale de ses rues pavées pour vous raconter les pages
les plus belles de son histoire.
C’est de la grande place del Popolo que le visiteur découvre
le caractère médiéval
de la ville de Fermo. Avec ses palais historiques comme le Palazzo del
Priori de 1296, le palais apostolique, la loge de St Roc, son théâtre
et ses
arcades
qui courent sur ses grands côtés, protégeant des galeries
marchandes où les produits régionaux sont à l’honneur,
la piazza del Popolo est le lieu le plus représentatif de Fermo.
C’est en son centre que se déroulent les manifestations les
plus importantes comme la course du Palio et la fête de la Vierge,
patronne de la ville, cette place est le cœur même de Fermo.
C’est
pour cela que la visite commencera par le Palazzo del Priori, aujourd’hui
la pinacothèque et le musée archéologique, mais où
se trouve également la salle du conseil municipal.
Le musée archéologique présente la civilisation préromaine,
celle des Picens, puis l’époque
romaine. Deux présences qui furent importantes autour de Fermo.
La
pinacothèque renferme quelques petits trésors que l’on
prend plaisir à découvrir. En effet sa collection de peintures
est assez intéressante avec des œuvres allant du XIVème
au XVIIIème siècle. Des œuvres de grandes qualités
comme l’histoire de Sainte Lucie une des œuvres les plus importantes
du XVème siècle, le polyptique d’Andrea da Bologna
du XIVème, l’Adoration des bergers de Rubens XVIIème.
La salle consacrée au XVIème siècle avec les peintures
de Carlo Crivelli est certainement une des plus remarquables avec son
style gothique flamboyant.
Mais
le musée cache un petit bijou : la salle de la mappemonde. La plus
ancienne bibliothèque des Marches créée en 1688 avec
une collection de 300 000 volumes, dont une grande partie est un don réalisé
en 1723 par Romulus Spezioli, médecin personnel de la reine Christine
de Suède. Une mappemonde datant
de 1713 y est exposée donnant son nom à la pièce,
elle
a
été réalisée par le cosmographe de la reine
Christine, Amanzio Moroncelli. La salle en elle-même est exceptionnelle
avec son plafond à caissons, ses rayonnages en bois de noyer.
Parmi les livres les plus importants et les plus précieux se trouvent
le livre d’heures de la reine Christine, un livre datant de 1473
avec les œuvres d’Aristote et une lettre de Christophe Colomb
de 1493 racontant sa découverte
des Amériques.
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page
Comme
nous venons de le voir dans ce musée, une grande partie de l’histoire
de Fermo est liée à l’époque romaine. Un des
plus beaux sites de cette période et visible à peu de distance
du palazzo dei Priori sont les citernes romaines.
De gigantesques réservoirs
conçus pour récupérer l’eau de pluie et qui
étaient destinés à alimenter les fontaines de la
ville en eau. Elles datent de la fin du Ier siècle
avant
J.C. Sur une superficie de 22m2 se trouvent 30 salles souterraines divisées
en 3 parties. En briques rouges elles ont été utilisées
jusqu’au IVème siècle. Une partie des souterrains
fut transformée au moyen âge par les moines pour y installer
un chai. Ces citernes serviront aussi de refuge pendant la seconde guerre
mondiale. L’ensemble a été restauré en 1964
et la visite vaut le coup, non seulement pour la beauté de l’ensemble,
mais pour l’ingéniosité
et la qualité de travail de cette époque.
Et
puis il y a le théâtre de l’Aigle, car comme toute
ville des Marches, Fermo a son théâtre. Et là aussi
nous sommes tout autant éblouis. Voulu par la noblesse de Fermo
le théâtre a été inauguré en 1791. Avec
ses 125 loges sur 5 étages il contient 1000 places. En rouge et
or il a été restauré au XIXème siècle.
Il est possible d’admirer le plafond peint à la détrempe
par Luigi Cochetti autour de la première
moitié du XIXème. L’endroit est élégant
comme
le montre aussi l’atrium ou le hall d’accueil, et pendant
un temps il nous serait presque possible d’entendre le froufrou
des robes soyeuses des dames du XIXème, tellement l’endroit
semble avoir gardé toute l’authenticité des soirées
de l’aristocratie de Fermo… haut
de page
Et maintenant avant de descendre
visiter la ville nouvelle, faisons un saut
jusqu'à
la cathédrale dédiée à la Vierge de l’Assomption.
Il faudra grimper un peu… mais une fois sur place vous apprécierez
le cadre. Dans un lieu entouré de pins parasols, la façade
blanche en pierre d'Istrie est magnifique, elle a été conçue
par le maître Giorgio da Como en 1227. Elle repose sur des fondations
d’une basilique paléochrétienne du VIème siècle,
cependant il faut noter que la cathédrale a été de
nombreuses fois remaniée et il n’est donc pas étonnant
de trouver du gothique mêlé à du néo-classique.
Le site offre une vue panoramique
sur la mer.
Comme
la vieille ville est haut perchée nous prendrons l’ascenseur
pour descendre et nous rendre dans la nouvelle ville pour visiter la villa
Vitali et ses musées scientifiques. Si nous disons nouvelle ville
il faut néanmoins préciser que l’on retrouve dans
cette partie un bon nombre de bâtiments du XIXème siècle
tel que la Villa Vitali construite en 1827 et faisant donc de cette partie
de Fermo un autre lieu très intéressant à visiter
dont les musées qui s’y trouvent. haut
de page
Les musées scientifiques
: 5 musées sont installés dans la villa Vitali
Le musée de la pipe "Nicola Rizzi" renferme plus de
1000 pièces faisant pour la plupart partie de la collection de
Nicola Rizzi. La majorité sont en écume de mer mais les
plus anciennes sont en céramique et remontent au XVIIIème
siècle. Il s’agit d’un musée très particulier
et fort intéressant qui montre non
seulement le travail remarquable réalisé sur chacune des
pièces, mais aussi l’imagination créatrice révélant
des formes et des sujets admirables et peu ordinaires.
Il nous est possible par exemple d’admirer des œuvres précieuses
comme la pipe de Garibaldi en écume avec son couvercle en argent.
De vitrine en vitrine, nous nous émerveillons devant cette collection
unique. haut
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Le
musée ornithologique "Tommaso Salvadori" comprend la
collection de cet ornithologue passionné du XIXème siècle
et présente plus de 500 espèces d’oiseaux. A l’exception
d’un flamand rose, la principale caractéristique de ce musée
est de montrer des oiseaux provenant de la région des Marches,
ce qui en fait une collection exceptionnelle car elle permet de se familiariser
avec la faune ornithologique de ce territoire. haut
de page
Le musée de la
photographie "Alfredo Matacotta Cordelia" repose sur une collection
d’appareils
et
d’équipements photographiques et a pour avantage de montrer
l’évolution de la photographie depuis le début du
XXème siècle.
Plus de 160 pièces nous dévoilent l’histoire d’un
art à travers des objectifs qui semblent aujourd’hui d’un
autre temps mais qui ne sont pourtant pas si anciens que cela. Il est
incroyable de voir combien la progression dans ce domaine a été
rapide, mais il est aussi amusant de retrouver quelques objets que l’on
a bien connus et qui ne nous rajeunissent pas.
Cameras, reflexes, lentilles, filtres, la moindre pièce de ce musée
nous amène pas à pas vers l’avènement du numérique.
Une collection instructive, un brin nostalgique, mais fort attrayante.
haut de page
La
météorite de Fermo, une autre curiosité des musées
de la villa Vitali se trouve dans une petite pièce sombre et presque
mystérieuse… Une vitrine expose la météorite
pierreuse qui tomba dans la campagne au nord-est de Fermo en 1996. Son
poids est de 10.2kg et sa chute provoqua un cratère de 30 à
40cm de large sur sol argileux. Ses dimensions sont : 19x24x16cm. Les
minéraux présents dans la météorite se composent
principalement de silicates de fer et de magnésium, et des sulfures
de fer. haut
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Le
musée polaire, est un lieu unique en Italie. Il s’agit là
du seul musée dédié à l’ethnographie
en Arctique. Fondé par le chercheur et expert polaire Silvio Zavatti
il est le fruit de toute une vie, de toute une passion.
Une passion que retransmet de manière admirable ce musée
en nous faisons découvrir
les us et coutumes des civilisations du grand nord, des habitants du bout
du monde, celle des Inuits, qu’ils soient du nord du Canada ou de
la
pointe
orientale de la Sibérie.
Le musée polaire est très bien fait dans le sens où
il a su montrer individuellement les deux principales civilisations celle
du Canada et celle de Russie, afin que le visiteur puisse apprécier
les différences dans les coutumes,
dans le travail et même du point de vue artistique.
Nous
commençons la visite avec une salle concernant l’exploration
polaire. Une reconstitution qui a pu être réalisée
grâce aux effets personnels du Duc Abruzzi qui fit une expédition
à la fin du XIXème siècle. La scénette représentant
la tente du médecin montre assez bien les difficiles conditions
de vies de ces hommes qui pour rien au monde n’auraient abandonné
leur projet si dures fussent-elles. Tente, sacs, objets en tout genre,
photographies d’époque,
nous voilà le temps d’une visite les témoins d’une
aventure humaine.
Puis
nous passons à la découverte des vitrines et de leurs trésors.
Nous pouvons ici parler de trésors car y sont exposées des
pièces remarquables quand on connaît le peu de moyen et de
matériaux à la disposition de ces cultures.
Au fil de notre visite nous nous attachons à ces peuples hors du
commun en admirant des
œuvres d’art uniques que Silvio Zavatti a ramené de
ses expéditions
dans
l'Arctique au Groenland, l'Arctique canadien et la Laponie.
Des bijoux, des sculptures, des armes de chasse, le travail de la peau,
autant d’objets qui raconte une histoire. La sculpture de Kavik,
celui que l’on appelle le Michel-Ange de l’Antarctique est
exceptionnelle.
On s’amuse à comparer les différences entre les Inuits
du Canada et ceux de Russie
du point de vue de l’art. Les objets sont totalement différents.
La
salle consacrée à Jean Malaurie, explorateur et ethnologue
français se compose de plusieurs objets et photographies qu’il
a donnés au musée polaire comme des défenses de morses.
Une grande bibliothèque termine la visite, c’est la plus
grande bibliothèque polaire d’Italie. Elle contient plus
de 3000 ouvrages et de nombreux magazines.
Cette
visite fut une surprise, elle nous a amené aux confins du monde,
vers des territoires fascinants à la rencontre d’hommes et
de femmes exceptionnels. Le voyage fut fantastique et très enrichissant.
Et c’est en fermant la porte du musée polaire que nous
refermons aussi celle de Fermo. Celle d’une ville qui par bien des
aspects saura séduire ceux qui s’y aventureront.
Nos remerciements à notre guide Roberta pour nous avoir fait connaître
une ville aussi intéressante que Fermo.
Merci à Madame Casarini du musée polaire pour sa gentillesse
et pour nous avoir transmis sa passion! haut
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