D’une
grande noblesse architecturale, Macerata est certainement une des villes
des Marches les plus belles à explorer. Avec ses palais, ses églises,
ses musées, ses élégantes places, Macerata du haut
de sa colline, ressemble à un écrin tout rose, qui une fois
ouvert libère tous ses secrets.
Pourquoi un écrin tout rose
? Parce que la ville de Macerata est entourée d’une élégante
muraille
de briques roses des XV et XVIème siècle, cette brique si
répandue dans la région des Marches, et qu’elle semble
vouloir préserver jalousement son centre historique.
Mais nous avons su apprivoiser la belle Macerata et lui laissé
le temps de nous montrer ce qu’elle
cache derrière ses hauts murs.
Nous
avons tout d’abord poussé les portes du Sferisterio, le grand
théâtre en plein air de la ville. Un théâtre
datant des années 1820-1829 et qui à l’époque
avait été voulu par l’aristocratie locale qui souhaitait
bâtir un stade pour jouer à la pelote. Aujourd’hui
le Sferisterio a troqué son habit sportif pour un vêtement
tout aussi élégant et il est devenu un lieu fortement connu
pour y organiser des festivals de musique et notamment d’opéra.
Pouvant recevoir jusqu'à 3000 spectateurs et bénéficiant
d’une excellente acoustique le théâtre Sferisterio
montre toute sa splendeur lors de son festival d’été
qui a lieu chaque année entre la fin juillet et la mi-août.
Nous
retrouvons le sol pavé de la vieille ville dont les ruelles si
charmantes vont nous conduire jusqu'à la cathédrale St Julien.
Si les premiers travaux remontent au XVème siècle, les divers
remaniements nous offrent aujourd’hui une cathédrale plutôt
XVIIIème. Nous sommes surpris par sa façade plutôt
sobre, mais l’intérieur est assez intéressant notamment
avec le tableau du maître-autel de 1776 et le triptyque datant de
1369 que l’on doit
au peintre local Allegretto Nuzi da Fabriano.
Par
contre, non loin se trouve la plus petite basilique du monde Notre-Dame
de la Miséricorde. Ce lieu est un véritable petit bijou
et il est d’ailleurs très apprécié des habitants
de Macerata. A l’origine il s’agissait d’une petite
chapelle qui avait été construite pour préserver
le peuple de la peste de 1447. La chapelle sera créée autour
d’une fresque représentant
la Madone de la Miséricorde. Aujourd’hui cette fresque n’existe
plus, mais il est possible d’en voir la copie au niveau de la sacristie.
La
ville ayant donc été épargnée le lieu va devenir
un endroit de grande dévotion, une dévotion si importante
que des travaux d’embellissement seront régulièrement
entrepris, notamment après l’épidémie de choléra
qui épargne de nouveau la ville. En 1921 on construit le déambulatoire.
Ce dernier représente une grande fresque datant de 1921
qui se veut tel le manteau de la Vierge enveloppant la petite chapelle
initiale.
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Retournons
maintenant à l’ombre des imposants palais de Macerata et
allons découvrir le palais Buonaccorsi (coordonnées).
Un palais du XVIIIème qui fut bâti suite à l’obtention
du titre de noblesse que le pape Clément XI accorde au Comte Buonaccorsi.
L’édifice regroupe en fait différents immeubles du
XVIIème que l’on va emboiter les uns aux autres pour créer
un palais de toute beauté dont les travaux d’architecture
seront réalisés par un disciple du Bernin, Giovan
Battista Contini.
L’ensemble est époustouflant.
Fière
de son titre de noblesse, la famille Buonccorsi va se surpasser dans la
décoration de son palais. Le premier étage, dit l’étage
noble est certainement le lieu le plus beau du palais. Aujourd’hui
nous y trouvons une pinacothèque, mais au delà des œuvres
qui y sont exposées, il ne faut pas oublier d’admirer toute
l’architecture et la splendeur
du lieu. Car si le Palazzo Buonaccorsi est devenu un musée, il
lui reste encore tout le prestige
de son passé, car sa restauration est des plus remarquables.
Autre musée que l’on peut voir à l’intérieur
du palais, le musée des carrosses. Nous y trouvons une magnifique
collection privée de carrosses des XVIII et XIXème siècles.
Des écrans tactiles sont à disposition pour que le visiteur
puisse obtenir toutes les informations utiles sur ces ancêtres de
la voiture. Chaque pièce est splendide, mais
il ne faut surtout pas rater le carrosse virtuel. L’idée
est fortement sympathique et
l’attraction amusante. Différentes cartes postales sont
à disposition du visiteur. Chacune représente un lieu à
visiter dans la région des Marches. Une fois la carte insérée
dans le carrosse vous voilà partis vers la destination choisie,
avec les paysages qui défilent à travers les fenêtres
et bien évidemment tous les soubresauts dus à l’état
des routes de l’époque ! Et en prime vous pouvez garder la
carte postale en souvenir de
votre voyage dans le temps.
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Après
cette sympathique visite nous arrivons au théâtre Lauro Rossi.
Nous l’avons déjà écrit dans nos différents
articles sur les Marches, mais la région tout entière semble
dédiée à l’art lyrique. Chaque ville possède
son théâtre et Macerata, en nous dévoilant le théâtre
Lauro Rossi nous montre combien la ville se passionne pour la musique.
Tout comme le Sferisterio, là encore c’est l’aristocratie
qui décide de sa construction en 1765.
La décoration est confiée à Antonio Galli. Avec sa
galerie et ses loges sur 3
étages
en forme de balcon, le théâtre Lauro Rossi sera le premier
théâtre dit «théâtre à l’italienne».
Avec ses tons bleus, verts, ses dorures, ses faux marbres, ses stucs,
et son style baroque, le cadre est splendide et nous lance une envie :
celle de nous asseoir et d’attendre que la musique commence…
Grâce à notre guide nous avons également pu visiter
un autre lieu historique de Macerata, l’université de droit.
Fondée au XIIIème siècle c’est une des plus
anciennes universités d’Italie
et le cadre y est plutôt agréable pour étudier, comme
l’atteste l’amphithéâtre réservé
aux
examens. Tout en boiseries et en fresques c’est un lieu splendide.
Une des fresques relate notamment l’annonce du pape Nicolas IV à
la ville, dans lequel il reconnaît
l’université en 1290.
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Autre
lieu intéressant de Macerata est sa Piazza della Libertà.
Une grande place agréable, bordée d’anciens bâtiments
dont la tour de l’horloge datant de 1570. Une tour que l’on
peut considérer comme un chef d’œuvre, associant l’horlogerie
et la science.
Haut de ses 64m il s’agit d’une des plus belles tours de la
région et sa beauté réside certainement
dans la complexité de son mécanisme. Car l’horloge
affiche non seulement les heures mais aussi le mouvement des astres autour
de la terre, grâce à un système
d’engrenage
unique pour une horloge astronomique de la Renaissance, que l’on
doit aux frères Ranieri.
Il est d’ailleurs possible de visiter l’intérieur de
la tour pour voir le mécanisme restauré en 2015 par le maître
horloger Alberto Gorla, fruit d’une étroite collaboration
avec le musée scientifique Galileo de Florence, afin d’obtenir
le même résultat qu’au XVIème siècle.
Et chaque jour à
12h00 et 18h00 la tour libère ses automates.
Pendant
une petite minute, le visiteur assiste à l’adoration des
mages : César le petit oiseau vient sonner la cloche réveillant
ainsi un ange qui sonne l’arrivée des rois mages et leur
adoration à Marie.
Apres ce petit spectacle
bien sympathique, notre visite de Macerata se termine, mais pour la finir
en beauté nous nous sommes installés dans la Loggia des
Mercanti. Cette
ancienne
loge des marchands s’est aujourd’hui convertie en un café
qui offre une belle vue sur la Pizza della Libertà. Autour d’un
vin de la région des Marches et de quelques petites gourmandises
nous avons ainsi pu laisser libre cours à nos pensées, des
pensées bien agréables, celles de revenir un jour à
Macerata pour continuer à explorer la ville, car cela est certain,
il y a encore beaucoup à voir dans, et autour de Macerata.
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Nous tenons à remercier notre guide Daniela qui a été
vraiment formidable et dont le français est parfait. Merci pour
cette belle visite !
Et un grand merci à la ville de Macerata pour son accueil et pour
nous avoir organisé une visite privée de ses musées.
Merci au personnel de ces derniers qui ont du venir ouvrir les musées
exprès pour nous !