Fabriano
est une ville de la région des Marches dont la visite présente
plusieurs points d’intérêt.
Tout d’abord d’un point de vue architectural le centre de
Fabriano est une petite merveille. Sa Piazza del Comune est déjà
à elle seule digne d’intérêt. Avec sa forme
triangulaire peu commune, la place est entourée d’une série
de palais datant du XIIIème siècle. L’ensemble des
bâtiments rend la place très harmonieuse et la fontaine Sturinalto
y apporte une note de charme. Nous pouvons également y voir le
Duomo San Venancio dont l’origine remonte au Moyen Age, mais qui
a subi plusieurs transformations et
restauration
au fil des années, et l’ancien hôpital Santa Maria
Del Buon Gesu, aujourd’hui transformé en galerie d’art
et dont l’architecture est un gothique tardif.
A quelques pas de la Piazza
del Comune se trouve un autre bâtiment emblématique de la
ville de Fabriano, le théâtre. La région des Marches
doit
en
compter plus d’une centaine et ils sont pour la plupart de vraie
petite merveille. Le théâtre Gentile de Fabriano fait partie
de ceux-là. De style néo-classique le théâtre
Gentile avec ses dorures et ses stucs est d’une rare élégance.
Réputé pour son acoustique, il a subi de nombreuses transformations
depuis sa fondation au XVIIème siècle. Le théâtre
tel qu’on
peut
le voir aujourd’hui est une réalisation de l'architecte Luigi
Cleomene Petrini et a été inauguré en 1884, le rideau
vaut le coup d’œil, il représente une partie de l’œuvre
intitule Le Triomphe du grand peintre local Gentile et reproduite par
Luigi Serra
en 1880. haut
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Autre
petit trésor que compte la ville de Fabriano : la pharmacie
Mazzolini Giuseppucci (coordonnées)
datant de 1896. En 1892, le sculpteur Adolfo Ricci Pérouse est
appelé à Fabriano par Ermogaste Mazzolini qui a hérité
la pharmacie de son père et souhaite la refaire complètement.
Il passe alors commande d’un projet ambitieux. Il souhaite en effet
que le sculpteur rende hommage à la science expérimentale
et à ses grands maîtres.
Le
résultat laisse sans voix.
Les murs, le plafond et le comptoir sont réalisés avec des
incrustations de bois d’érable et d’ébène
et l’on peut y voir des portraits et des scènes allégoriques
illustrant le progrès scientifique au cours des XVIIIème
et XIXème siècle. Un petit bijou ! haut
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La peinture, l’architecture,
la sculpture, les arts semblent s’être rassemblés à
Fabriano. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Car à tous ces arts, vient s’ajouter la musique avec une
visite exceptionnelle, celle du musée des
pianos
(coordonnées),
une belle leçon de piano.
La visite est des plus ludiques puisqu’il s’agit d’un
voyage dans le monde du piano et de la musique. A travers une collection
de 18 pianos historiques qui vont de la fin 1700 au début 1900,
vous assistez à une visite-concerto joliment mise en scène
grâce à des tableaux évoquant l’atmosphère
propre à chaque époque
que l’on doit à un décorateur plein de talent.
Chaque
pièce a son décor personnalisé. Le rideau glisse
et nous voilà au XVIIIème siècle face à un
clavecin devant lequel nous nous installons silencieusement pour l’écouter
«chanter».
Puis changement d’époque, nous glissons vers le XIXème.
Le bruit des mousselines et crinolines seraient presque perceptibles tellement
l’ambiance y est
si bien représentée.
Entre
poésie et émotion, nous voici bercés par une vague
de notes mélodieuses qui le temps d’une visite nous transporte
dans l’exploration de l’univers des pianos.
Mozart, Beethoven, Bach, Chopin, Debussy, nous revisitons la musique à
travers les doigts
agiles de Monsieur Claudio Veneri qui nous raconte
à
chaque fois une anecdote relative à chaque piano.
Les histoires de fabricants comme Conrad Graf ou Ignace Pleyel et aux
compositeurs qui y sont associés sont passionnantes à entendre.
L’importance des cordes et de leur tension est dévoilée
au cours des différents
concertos. C’est presque magique. L’oreille retenant les différents
sons
joués
par chaque catégories de pianos. L’évolution est fascinante.
Pousser la porte de ce musée c’est être prêt
à franchir les portes du temps, c’est être prêts
à ouvrir son cœur pour retenir tout le meilleur qu’offre
cette visite-concerto. Merci et bravo Messieurs !
Musique et décors se sont ici associés avec charme pour
offrir une visite toute en harmonie.
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Et
après la musique, le musée du papier (coordonnées)!
Car ce qui a surtout fait la réputation de Fabriano c’est
la fabrication du papier.
Si le papier était déjà connu chez les chinois, c’est
à Fabriano que va naître le papier tel que nous le connaissons
aujourd’hui. D’après les archives de la ville il semble
que l’industrie du papier commence à Fabriano au XIIIème
siècle.
Le musée raconte non seulement l’évolution du papier
à travers les différentes
techniques
employées, mais aussi la création de papiers spéciaux
comme le velin ou le vergé, ou bien encore l’invention du
filigrane.
Etape par étape nous suivons la réalisation d’une
feuille de papier grâce au travail d’un maitre papetier. Il
en existe très peu aujourd’hui dans le monde et Fabriano
est très fier
de ces 3
maîtres qui perpétuent la tradition du beau papier, sachant
que pour une maîtrise totale, 7 ans de formation sont nécessaires,
montrant ainsi la complexité d’un travail qui devient là
un art.
Des vieux chiffons à la belle feuille de papier, nous suivons
pas à pas et avec curiosité
le procédé de fabrication, impressionnés par les
gigantesques machines.
De la machine pour imperméabiliser le papier, à la machine
pour le sécher, c’est aussi l’industrie mécanique
et son évolution qui nous est raconté. Et nous ne sommes
pas peu fiers de savoir que c’est un français Nicolas Louis
Robert qui inventa la
machine moderne.
Mais une belle feuille de papier peut s’embellir d’un beau
filigrane et c’est en poursuivant la visite que nous découvrons
que ce dernier fut inventé à Fabriano. Dès l’année
1200 les artisans de la ville utilisent ce moyen pour marquer leur papier
et ainsi se différencier.
Tout le monde connaît
et a déjà vu un papier filigrané, mais voir comment
il a été inventé et la technique qui est utilisé
est franchement intéressant. On entre
dans
le domaine de l’artistique. Et plus encore lorsqu’on découvre
le procé
dé du filigrane en clair obscure que l’on commence à
réaliser à partir du XIXème siècle.
Nous irons même jusqu'à apprendre quelques petits secrets
sur nos billets de banque… très petits les secrets. Mais
nous regardons maintenant nos billets d’une
manière différente !
Si
avec le temps l’industrie du papier s’est fortement développée
à travers le monde, Fabriano reste néanmoins un lieu unique
et continu à perpétuer une tradition grâce à
un savoir-faire exceptionnel et ce musée est un lieu qui mérite
une visite.
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Incontestablement
Fabriano nous a ouvert les portes de lieux fabuleux, nous dévoilant
une palette artistique incroyable et insoupçonnée jusqu'à
nous faire découvrir un autre atout de la ville, la gastronomie
avec de délicieux
jambons, du saucisson, de la mozzarella locale... bref des salaisons régionales.
Nous avons eu un bel aperçu de l’éventail de délices
que nous pouvons trouver dans la région grâce à une
petite halte gourmande au marché
couvert (coordonnées),
autour d’un apéritif bien sympathique.
Merci beaucoup à Claudia Crocetti qui nous a conduits à
travers tous les lieux extraordinaires que compte la ville de Fabriano.
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