Lorsque nous sommes partis à la découverte d’Ascoli
Piceno, tout le monde nous disait : «vous allez voir comme c’est
beau, comme c’est magnifique
!»
C’est
donc bien avertis que nous allions voir quelque chose de magnifique, que
nous nous sommes rendus à Ascoli Piceno avec toutefois une petite
appréhension, car devant tant d’engouement nous commencions
à nous demander si cela n’était pas un peu trop et
si finalement nous n’allions pas être déçus.
Et bien il faut reconnaître
que dès que nous avons vu Ascoli Piceno nous avons été
littéralement séduits. La ville est un petit bijou des arts
médiévaux et de la Renaissance, dont la majorité
de ses édifices ont été bâtis en travertin,
une roche si blanche qu’elle rend la petite ville du sud des Marches
lumineuse.
Nous étions
accompagnés de 3 guides, charmantes, dont l’enthousiasme
pour
leur
ville était on ne peut plus communicatif. Mais après avoir
tout entendu et après avoir entr’aperçu, nous étions
prêts à tout, car une ville de fondation picène, conquise
par les romains et qui s’est admirablement développée
au moyen-âge, notamment avec le commerce de la laine, ne pouvait
qu’être surprenante
et pleine de surprise.
La visite a donc commencé avec la piazza Arringo, une place médiévale
dont la beauté architecturale
nous
surprend. Il s’agit de la place la plus ancienne de la ville autour
de laquelle nous trouvons entre autres édifices : le baptistère
de San Giovanni, le palais de l’Arengo, le musée archéologique
et la cathédrale San Emidio.
Une petite visite du palais de l’Arengo nous permet de voir quelques
vestiges de l’époque romaine et nous permet aussi de constater
que, comme à Sienne, à Ascoli Piceno une tradition est respectée,
celle du Palio qui se déroule le 1er dimanche d’août
et où 6 quartiers s’affrontent pour obtenir le fameux drapeau.
Il faut imaginer ce que 1400 figurants en costumes, défilant des
les rues d’Ascoli Piceno peuvent apporter comme magie et émotion
dans un lieu tel que celui-ci.
Les quelques éléments
romains que nous avons pu voir ayant aiguisé notre curiosité,
nous demandons à faire un saut au musée archéologique
tout à côté. Si sa visite n’est pas programmée
nous obtenons néanmoins l’autorisation d’y jeter un
coup d’œil. Le peu que nous voyons, compte tenu du temps qui
nous est malheureusement compté, nous laisse déjà
sans voix. Les richesses qui y sont exposées, mériteraient
que l’on y passe des heures. Mais nous devons nous rendre à
la cathédrale
San Emidio et là encore nous allons être surpris.
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Premier
évêque d’Ascoli Piceno, San Emidio est devenu le patron
de la ville. Il est très connu en Italie, et notamment invoqué
comme protecteur contre les tremblements de terre.
La cathédrale que nous voyons aujourd’hui a été
de nombreuses fois remaniée entre le VIII et le XVème siècle.
D’après les fouilles entreprises au XIXème il semble
que l’église a été bâtie avec les restes
de la basilique civile du forum romain. Comme
tous les édifices d’Ascoli Piceno elle est également
construite en
travertin
et la couleur blanche alliée aux sculptures de la pierre donne
à la bâtisse l’impression qu’elle est enveloppée
d’un manteau de dentelle. A l’intérieur nous pouvons
admirer le dôme avec les fresques du XIXème dues au peintre
César Mariani, fresques que nous
retrouvons aussi au niveau des voûtes des 3 nefs et de l’abside.
Dans la chapelle du saint sacrement est
exposé
le retable de san Emidio réalisé par Carlo Crivelli au XVème
siècle et nous pouvons aussi voir le frontal en argent qui couvre
l’autel. Il date du XIVème siècle et il est composé
de 27 panneaux d’argent racontant la vie de Jésus, un travail
d’orfèvre remarquable.
Autre lieu splendide, la crypte où se trouve le tombeau du saint,
entièrement recouverte
de mosaïques réalisées par l’école du
Vatican.
Nos
3 guides nous entrainent ensuite vers la piazza del Popolo. Nous nous
souvenons encore de Federica impatiente à l’idée de
nous la faire découvrir. Sa place préférée
disait-elle.
Et il faut bien reconnaître que la place en question est vraiment
belle. Une place Renaissance
avec le palais du capitaine et son parcours archéologique en sous-sol
qui nous fait
remonter le temps jusqu'à l’époque romaine. L’église
Saint François, la loge des marchants et le plus ancien café
de la ville, le café Meletti avec sa décoration art-déco
si typique des cafés historiques italiens.
Nous avons l’impression d’être hors du temps, transportés
dans une autre époque, tellement la place a su garder tout son
caractère. Et que des films aient été tournés
en ces lieux n’a
rien d’étonnant.
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Nous
poursuivons avec la visite du théâtre Ventidio Basso qui
montre l’importance culturelle qui est attachée non seulement
à Ascoli Piceno mais à toutes les villes des Marches puisque
l’on compte plus de 100 théâtres dans la région.
Ce splendide théâtre rouge et or a été réalisé
au XIXème siècle par Irénée Aleandri, le créateur
du Sferisterio de Macerata.
Et tel au théâtre, le rideau va aussi bientôt se baisser
sur notre visite d’Ascoli Piceno, mais avant
cela
nous décidons de nous perdre un peu à travers les rues de
la ville. Car il y a tellement à voir encore. Nous sommes surpris
par le nombre d’églises qu’il y a, par les tours qui
s’élèvent.
Ainsi nous apprenons que la ville porte aussi le nom de ville aux 100
tours. En fait 200 étaient comptées pendant le moyen-âge,
chaque famille noble se devant d’avoir sa tour, mais l’empereur
Fréderic II en fit détruire pas moins de 90 en 1242, peut
être pour obliger la noblesse à plus d’humilité…Aujourd’hui
certaines de ces tours sont, ou englobées dans des habitations,
ou ont été transformées en clocher pour des églises.
Seule une cinquantaine
subsiste encore.
Que
dire de plus sur Ascoli Piceno ? Sans conteste, la ville est magnifique.
Nous avons là une ville d’art et d’histoire exceptionnelle.
Une ville qui s’anime régulièrement avec des événements
comme la Quintaine (Palio) en août, son carnaval en janvier, son
festival Fritto Misto, (fête de la friture) qui se déroule
en avril et où chaque pays du monde s’installe piazza Arringo
pour faire découvrir
ses spécialités. Et Ascoli Piceno en a une : l’Oliva
Ascolana del Piceno, l’olive tendre d’Ascoli qui était
déjà réputée chez les romains. Farcie à
la
viande
et frite c’est un régal !
Nous en profitons d’ailleurs pour remercier la Bottega dell’Oliva
Ascolina qui a eu la gentillesse de nous en préparer afin que nous
puissions goûter cette délicieuse spécialité.
Adresse:
Bottega dell'Oliva Ascolina
Via Solesta,15
63100 Ascoli Piceno
Tel: 0039 0736 255 520
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C’est donc sur une note gourmande que notre visite d’Ascoli
Piceno se termine. Mais il faudra revenir, car la ville et ses alentours
ont encore beaucoup à montrer.
Il nous faut remercier nos guides : Sarah 1 et Sarah 2, ainsi que Federica.
Ce fut un réel plaisir de découvrir Ascoli Piceno en votre
compagnie !