Athènes
semble ne vouloir jamais s’endormir. Ses jours sont noyés
dans le brouhaha d’une circulation dense et d’une population
éclectique et ses nuits, qui offrent la fraicheur qui fait tant
défaut de jour, voient se déverser dans ses rues athéniens
et touristes, les uns pour boire un verre en rêvant d’un
monde meilleur, les autres à la recherche d’une bonne taverne
pour bien finir la journée. Au loin, forcément de la musique,
il ne pourrait en être autrement, vous êtes en Grèce
et les sons mélodieux d’un bouzouki où que vous
soyez arriveront inévitablement jusqu'à
vous.
Pas de répit donc,
pour celle qui fut l’initiatrice de la démocratie et de
la sagesse. Le cœur de la ville ne bat qu’aux rythmes de
celui des athéniens, vite et avec passion, tandis que du haut
de son rocher sacré, l’Acropole domine et veille sur toute
cette agitation.
L’Acropole, symbole
d’Athènes et dont l’origine remonte à une
époque où les Dieux et les Déesses régnaient
sur un monde fait d’histoires fantastiques et de légendes,
comme celle qui donna son nom à
la ville. Il est raconté qu’un jour, sous le règne
de Cécrops, fondateur de la ville, eu lieu une querelle opposant
Poséidon à Athéna, concernant la possession de
l’Attique (territoire d’Athènes). Ils prirent pour
arbitre Cécrops. Poséidon frappa le roché de son
trident et en fit jaillir un étalon noir invincible au combat,
Athéna quant à elle, offrit un olivier. Cécrops
jugea que le cadeau d’Athéna serait plus utile pour son
peuple. C’est ainsi que la Déesse devint la protectrice
de la ville.
L’antiquité
est bien évidemment la période la plus présente
dans la capitale grecque, celle qui fait se presser le visiteur avide
de découvrir des lieux que l’histoire a bâti et que
les mythes ont rendu eternel. Un bon moyen de ne rien rater est d’utiliser
le bus 400 (toutes les 30mn) qui part du centre historique et vous permet
de vous rendre sur les 20 monuments les plus importants, avec un terminus
au musée archéologique, certainement
l’un des plus beaux musées d’Athènes
et l’un des plus grands musées du monde. Et finir votre
séjour par sa visite est un moyen de bien compléter cette
dernière, car ses vitrines sont
un résumé tout en beauté de l’histoire de
la Grèce.
11
000 pièces allant du VIIème siècle avant JC au
Vème siècle après JC, réparties en 7 collections
dont 2 collections privées comme la salle consacrée aux
antiquités égyptiennes, unique en Grèce, et que
l’on doit à deux grecs passionnés
d’Égypte, Ioannis Dimitriou et Alexandros Rostovitz, qui
firent don en 1885 pour l’un
et 1904 pour l’autre de leurs collections respectives : papyrus,
vases canopes,
sarcophages et momies, scarabées, bijoux, statues.
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Et
la collection Stathatos tout simplement sublime, avec des objets antiques
et byzantins dont des bronzes exceptionnels et des bijoux qui laissent
sans voix lorsque l’on voit la finesse du travail et le design
pour l’époque.
L’histoire de la Grèce,
se dévoile ainsi au gré des vitrines et laisse le visiteur,
à chaque fois, émerveillé
par la finesse et la richesse des objets présentés. Et
que dire de la salle consacrée au trésor de Mycènes
(salle 4)… si tout au long de la visite
on s’étonne de la beauté des collections, une fois
face à ce trésor, impossible d’ouvrir nos yeux plus
grands, ils sont au maximum et brillent autant que le fameux masque
dit d’«Agamemnon».
Des expositions temporaires
de grand intérêt sont aussi présentent au musée
archéologique, ne
pas les oublier.
Mais
si au lieu de prendre le bus, vous décidez plutôt de flâner,
d’arpenter les rues et ruelles typiques de la capitale grecque,
vous pouvez dans ce cas commencer votre visite en partant de la porte
d’Hadrien qui donne sur l’Olympieion, sanctuaire de Zeus,
dont il ne reste aujourd’hui que 16 colonnes, d’une hauteur
de 17m, sur les 104 d’origines. Vous pourrez ensuite
remonter la rue Dionysiou Areopagitou qui se trouve juste en face, il
ne vous faudra pas
marcher longtemps pour trouver sur votre gauche le nouveau musée
de l’Acropole et un peu plus haut sur votre droite le théâtre
antique de Dionysos qui avait une capacité d’accueil de
17 000 personnes. C’est en ce lieu qu’au Vème siècle
avant JC furent présentées les pièces des grands
poètes comme Aristophane, Sophocle ou encore Euripide. Vous vous
trouvez alors sur le flanc sud de l’Acropole. Vous commencerez
ainsi votre montée vers l’emblème d’Athènes.
Vous passerez devant le portique d’Eumène puis arriverez
à l’Odéon d’Hérode Atticus, bâti
en 161 après JC, des manifestations musicales ont toujours lieu
dans cet endroit chaque été, l’odéon pouvant
recevoir 5 000 personnes. haut
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Vous
voilà maintenant sur le site de l’Acropole,
la montée n’est pas difficile et la promenade très
agréable.
Malheureusement, toujours
en restauration la visite tend à se faire à l’ombre
des grues et des échafaudages. Et c’est bien dommage de
voir années après années ce lieu toujours à
la recherche
de sa splendeur d’antan. Mais malgré cela le visiteur sera
tout de même charmé devant
les Propylées (entrée aux monuments), le temple d’Athéna,
le Parthénon, l’Érechthéion (temple construit
sur le lieu où la déesse fit pousser l’olivier),
puis sur la partie sud du site le temple avec les fameuses caryatides
(copies, les originaux, 5 sur 6, étant exposés dans le
nouveau musée de l’Acropole. Un bâtiment contemporain,
véritable puits de lumière où sont abritées
4 000 pièces provenant
du site.
14
000m2 dédiés aux monuments de l’Acropole. Si l’édifice
est du point de vue architectural remarquable, une bonne partie des
pièces exposées laissera sur sa faim plus d’un visiteur.
Peut être parce que bêtement sans doute, nous nous attendons
à voir surgir dans cet espace de verre et d’acier les œuvres
qui ont fait l’histoire de l’Acropole, dans toute la splendeur
de leur passé. Malheureusement l’érosion du temps
a rendu une partie de cette collection illisible à nos yeux,
notamment la salle du Parthénon. Reste la salle des œuvres
archaïques au 1er étage et les découvertes faites
lors des fouilles que l’on peut voir au niveau du rez-de-chaussée
pour sauver la visite. haut
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Une
fois le tour de l’Acropole réalisé, une autre partie
intéressante d’Athènes vous attend. Celle qui se
déploie au
pied du rocher avec l’Agora et l’Agora
romaine. L’Agora était un lieu consacré au commerce,
mais aussi un centre culturel, religieux et politique, il était
donc très fréquenté d’où la foison
de bâtiments que l’on peut encore voir aujourd’hui
comme l’odéon d’Agrippa construit au
XVème siècle avant JC, qui accueillait 1 000 spectateurs
et qui fut remplacé par un
gymnase en 267 après JC. Vous pourrez vous promenez dans le temple
d’Héphaïstos, le mieux préservé, il
a été construit en 460-415 avant JV. Le portique d’Attale
qui abritait 21 boutiques. Le portique Pœcile. Le monument des
Héros éponymes, ces héros qui donnèrent
leurs noms aux 10 tribus de l’Attique au IVème siècle
avant JC, on accrochait les annonces publiques au socle des statues.
Attention, le site est assez
grand, nous n’avons cité que les constructions principales.
Le
site de l’Agora romaine se trouve à l’opposé,
si vous découvrez le site en ayant emprunté les diverses
ruelles du vieux Athènes, non loin du quartier de la Plaka, vous
pourrez immédiatement le repérer grâce à
la Tour des Vents que l’on ne peut pas ne pas remarquer. Cette
tour du Ier siècle avant JC avait été construite
pour abritait une horloge hydraulique. De forme
octogonale chacun de ses 8 côtés représentent un
vent. Une fois entrés dans le site construit
en 19-11 avant JC vous pourrez facilement repérer la vaste cour
entourée de colonnades qui formaient les galeries abritant les
boutiques. Vous admirerez l’excellent état de conservation
de la porte d’Athéna Archégètide à
l’ouest du site, avec ses 4 colonnes et son fronton en marbre.
Non loin se trouve la bibliothèque d’Hadrien, bâtiment
construit par l’Empereur en 132 après JC et qui abritait
des papyrus et des livres, s’y trouvaient également des
salles de conférence. haut
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Comme
vous êtes non loin de la Plaka, ne manquez pas de
faire un tour dans le plus ancien quartier d’Athènes.
Très pittoresque, ses rues pavées vous mènent à
travers un labyrinthe fait de boutiques, de tavernes, de bâtiments
non dénués de charme, et de fleurs aux couleurs flamboyantes.
A travers le dédale de ses rues il est aisé de se perdre
un peu, mais c’est aussi un bon moyen de découvrir des
petits coins comme Les Anafiotika, un village dans la ville, fait de
maisons rappelant les îles grecques. Et pour cause. Au XIXème
siècle le premier Roi de Grèce, Othon, se fit construire
un palais. Les maçons de l’île d’Anafi réputés
pour la qualité de leur travail furent donc appelés à
travailler sur Athènes. Nostalgiques de leur île qu’ils
savaient ne pas revoir avant longtemps, ils entreprirent de construire
leurs maisons à l’identique. L’ensemble est aujourd’hui
plein de charme, totalement insolite et vous pouvez aussi le découvrir
en empruntant les petites ruelles qui descendent de l’Acropole,
la promenade vous verrez, ne manque pas d’attrait.
Le
centre historique de la capitale se dévoile aussi
via le quartier Monastiraki aux influences byzantines et ottomanes,
avec ses petites boutiques, ses vendeurs ambulants, son atmosphère.
Monastiraki est un peu une caverne d’Ali Baba où l’on
pourra trouver tout et n’importe quoi, un de ces lieux que l’on
affectionne pour son côté grand bazar, un peu folklorique
mais tellement typique. De là vous pourrez monter la rue Athinas,
une rue très commerçante qui vaut le détour pour
son marché municipal (Varvakeio), bâtiment datant de 1886
qui accueille 73 magasins d’alimentation notamment de viandes
et de poissons, les fruits et les légumes se situant
juste en face sur une petite place. haut
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Si
vous préférez un quartier plus branché, Athènes
vous montrera alors un autre visage, avec le quartier de Kolonaki et
ses bâtiments néoclassiques. Bars à la mode, magasins
de luxe, grands restaurants, galeries de peinture et de sculptures,
joailleries, librairies spécialisées,
tout le chic de la capitale, avec de l’autre coté, le poumon
vert d’Athènes et
le jardin national avec ses 16ha et ses 500 variétés de
plantes et d’arbres provenant du monde entier. Réalisé
entre 1838-1860 il servait de jardin au palais royal, ce palais construit
par les maçons de l’île d’Anafi dont nous avons
déjà parlé. Ce palais est aujourd’hui le
parlement et ce depuis 1924, il est situé sur la célèbre
place Sindagma.
Tout à côté le monument du soldat inconnu avec les
fameux evzones, ces gardes en
costume traditionnel. Si vous ne voulez pas manquer le célèbre
rituel de la relève, sachez que celle-ci a lieu toutes les 2
heures. Le dimanche matin à 11h la relève est escortée
par une fanfare et un détachement d’evzones.
Tous
les quartiers d’Athènes méritent une visite, c’est
à chaque fois comme une ville
dans une ville, à chaque fois une autre atmosphère, une
autre histoire. Des ambiances différentes, des architectures
diverses avec des édifices toujours aussi intéressants
les uns que les autres.
Une histoire différente
qui se lit à chaque fois dans ses rues, ses places, ses monuments,
comme si Athènes n’avait pas fini de nous raconter ses
souvenirs et elle en a tellement…. haut
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Alors partez à sa
découverte, laissez-vous conter Athènes et vibrer au rythme
de ses récits.