Lorsque nous nous sommes rendus à
Azay Le Rideau, on nous avait affirmé qu'il s'agissait "du
plus beau des châteaux de la Loire". Prétentieux ou
réel ? Ma
foi, il faut reconnaître qu'il nous a bien séduit ce petit
château. Nous nous sommes laissés prendre au charme de son
architecture harmonieuse, de ses pierres lisses, que le timide soleil
de cette journée, vient caresser doucement, ou bien encore
de ses 4 gracieuses tourelles qui se mirent coquettement au dessus de
l'Indre.
L'Indre
sur laquelle a été posé comme par magie, ce château
si délicat que l'on croirait voir un joyau de la Renaissance dans
un écrin ayant pour velours les ondes du fleuve, le tout enveloppé
dans un magnifique parc de verdure où les fleurs portent les couleurs
de l'azur et du soleil.
Comment donc ne pas avoir envie d'aller plus avant et d'ouvrir des portes
derrière lesquelles se cachent de merveilleux trésors. Alors
entamons l'ascension de ce fabuleux escalier, qui va nous conduire vers
les appartements, sous le regard complice des Rois
et Reines de France, dont les profils y sont sculptés pour l'éternité.
Un
portrait d'Henri III, trône dans la première salle, qui nous
enveloppe immédiatement dans la chaleur de ses tentures rouge et
or. Elle nous mènera à la chambre du Roi aux magnifiques
tapisseries et aux poutres où l'on perçoit encore de très
beaux restes de peinture, si l'on veut bien se donner la peine de lever
la tête. La chambre possède un cabinet en poirier noirci
(rappelant ainsi le bois d'ébène)avec des plaques d'ivoire
gravées de scènes de la guerre de 30 ans. On y trouve aussi
un beau lit et à gauche de la cheminée monumentale, une
jolie vierge à l'enfant.
La grande salle qui fait suite, a de très belles
frises en haut des murs et possède certainement les plus belles
tapisseries du château, représentant des scènes de
la mythologie et de la Bible, elles sont du XVIème siècle.
Il faudra également noter la présence
d'une chaire à dais de la fin du XVème aux armes des Ducs
d'Anjou, et de très beaux coffres de bois.
La pièce suivante contraste avec la chambre
du Roi. Ici c'est un ton froid qui nous enveloppe et pourtant, ce bleu
presque glacier,
nous séduit terriblement. Peut-être est-ce ce lit de satin
brodé, majestueux et splendide, qui est exposé seulement
quelques mois de l'année, ou bien encore toutes les tapisseries
représentant ces scènes de chasse d'un grand réalisme.
Toujours est-il que cette chambre bleue, qui notons le, se présente
encore aujourd'hui, comme on pouvait la voir au XVIIème siècle,
est d'une véritable beauté. Le cabinet qui la juxtapose,
est à voir pour son coffre à tiroir du XVIIème et
ce portrait de "Femme en habit" du XVIème, aux tons bruns
et ocres, couleurs de mystère et de fête. Arrive ensuite
une chambre Renaissance au lit à colonne, avec un cabinet aux portes
sculptées, représentant l'histoire de Samson et 4 tapisseries
bruxelloises, retraçant l'histoire de Psyché, la pauvre
âme déchue.
On
redescend ensuite vers la bibliothèque Biencourt (derniers propriétaires
du château) au décor mural du XIXème, mais au mobilier
Renaissance, avec une armoire de bois sculpté et incrustation de
marbre, représentant les 4 saisons. On y verra aussi un fauteuil
tapissé de velours aux inscriptions latines, de nombreux et très
intéressants dessins d'architecture, un
plan du parc en 1855 et de nombreuses archives relatives au château.
Nous traverserons tout de suite après l'ancienne
galerie qui faisait communiquer la cour et le jardin, pour entrer
dans la petite salle à manger. Azay Le Rideau semble s'amuser à
jouer avec les couleurs, ici tout n'est que vert et brun, le chaud et
le froid s'entremêlent devant une cheminée de marbre et de
très beaux fauteuils et chaises. Comme pour rappeler que ce lieu
était un lieu de fête, un immense tableau "Le festin
de Balthazar" accueille le visiteur. Ne pas oublier avant de sortir,
d'admirer le joli portrait de femme, d'inspiration de l'école vénitienne
du XVIème, car elle serait déçue si vous ne lui jetiez
pas un regard, cette jolie blonde, au teint pâle et aux joues roses,
drapée dans sa robe de velours rouge, nous invite de par son doux
sourire à poursuivre une visite qui nous enchante de pièce
en pièce.
Les
cuisines et les dépendances succéderont ensuite et nous
arriverons ainsi à la salle au billard avec des tapisseries flamandes
du XVIème, retraçant l'histoire de Babylone. La cheminée
quant à elle est une petite merveille, sa pierre est si finement
travaillée qu'on la croirait toute de dentelle.
Nous finirons la visite de ces magnifiques appartements par le salon des
marquis de Biencourt. De style Néo-renaissance, avec ses murs de
lambris et sa toile murale peinte à la manière du cuir de
Cordoue, le salon présente une collection de portraits tel que
François Ier, Henri III, Catherine de Médicis ou bien encore,
cette mystérieuse "Dame aux bains"
dont certains chuchotent que la belle Diane de Poitiers en aurait été
le modèle.
Il
nous faut maintenant laisser derrière nous ces belles collections,
mais heureusement nous avons encore le plaisir de retrouver le parc d'un
grande fraîcheur, aux harmonies si délicieuses et aux fleurs
si suaves. Refaire un petit tour dans un si joli décor n'est en
rien de l'abus, mais seulement un réel bonheur et y respirer les
effluves du temps passé, un véritable privilège que
seul Azay Le Rideau peut vous offrir.
REMERCIEMENTS: à Monsieur Jérôme
Raffault, pour nous avoir fait découvrir ce si beau château
et nous avoir autorisé a prendre ces quelques photos..
BON A SAVOIR
Situation : Autoroute A10 Paris Bordeaux,
sortie Chinon - 2h30 environ. A 27km de Tours.
Le TGV peut également
vous y conduire : Paris-Tours, puis train pour Azay Le Rideau, en tout
1h30.
Tarifs et informations,
cliquez sur le lien ci-dessous