|
Visite du LAC INLE EN FÊTE
Malgré et à cause de
mon engouement pour le circuit de l’année passée en Birmanie, je pressentais
que le Pays du Jade Impérial avait encore beaucoup à m’offrir,
même et surtout si je devais revenir
sur mes pas. C’est
donc dès la fin du « voyage 2000 » que je décidais de revenir
le plus tôt possible m’enivrer des "parfums Birmans", optimisant
les découvertes (comme le disait la brochure), en choisissant
la période des fêtes pour revisiter ces lieux simplement magiques en
temps ordinaire.
Le même guide/traducteur,
WIN, toujours aussi efficace et compétent , organisera notre séjour
au mieux de mes (sources d’) intérêts et de ceux du groupe de 7 personnes.
Il m’aidera non seulement à redécouvrir les sites mais à m’en montrer
de nouveaux aspects et à élargir les visites. Surtout, nous rechercherons
ensemble les « modèles » photographiés l’an
passé dont j’ai sélectionné les portraits en format 20x30 pour leur
offrir à raison de 1 à 2 par jour.
Je suis le
facteur de photos!!
C’était
déjà un véritable petit bonheur de retrouver ceux-ci dans le même cadre
et dans les mêmes activités et de nous reconnaître les uns les autres
avant même de leur présenter leur photo. Alors, ils me comblaient d’un
sourire plus épanoui encore et, avec un mélange d’amusement et de fierté,
ils s’empressaient de la montrer à leur entourage qui partageait leur
joie.
Si par hasard, nous ne parvenions pas à retrouver immédiatement les
personnes concernées, quelqu’un de leur entourage ou de leur connaissance
se trouvait là pour se réjouir à leur place et nous aider à les chercher.
Deux photos sur 25 ne retrouveront pas leur
destinataire immédiatement.
Par
contre, la réaction la plus surprenante a été celle du villageois Palaung
de PANKHA qui après avoir eu du mal à reconnaître sa femme (trop jolie
sur la photo) ne voulait pas croire à sa propre image malgré les félicitations
de ses voisins. Pratiquement imberbe, il n'a pas l'occasion de cultiver
son narcissisme tous les jours et ses cheveux "en pétard"
(birman bien sûr) confirment l'absence de glace dans sa vie. L'obscurité
de la grande pièce commune où vivent plusieurs
familles serait un obstacle supplémentaire à sa propre identification.
Les
plus belles rencontres que je dois à ces photos sont celle d’abord de
Kuway- Kuway (prononcer toué-toué) 22 ans,marchande d’objet
artisanal à PAGAN, retrouvée à la fête du village à côté de l’hôtel,
après nous être mutuellement reconnus. Invité chacun des 3 jours passés
à Pagan, j’ai été présenté à toute la famille (père et mère, sœurs et
frères, aux 2 enfants). Le temps passé avec eux en train de sculpter
des figurines dans la glaise ou de décorer les laques valait largement
la visite d’un énième temple, thé et gâteries sans supplément.
PIU-PIU WAY 12 ans, écolière de KYAIKTIYO
(le Rocher d’Or), n’assistait pas à notre débarquement
du camion-navette qui amène les pèlerins sur le site. Mais ses amis
l’ont trouvée rapidement. Le lendemain, comme l’année dernière, il n’était
plus question de refuser qu’elle nous accompagne toute la journée avec
deux copines « pour porter nos sacs allégés pour la circonstance ».
Leur présence joyeuse et discrète autour de nous a amplifié l’enchantement
du site.
Mes retrouvailles sur le quai de l’une des 6 escales
du bateau-bus avec la marchande de
couverture, passagère et animatrice de notre croisière en 2000, ont
ranimé son tempérament bouillonnant et son rire communicatif.
Dans l’atelier de filature, la présentation du portrait de la doyenne
de 75 ans, qui n’a pas quitté sa place depuis l’année dernière, (ni
d’ailleurs sa posture assise à même le sol), provoque tant d’envie
que je suis dans l’obligation de tirer le portrait en série de ses collègues,
charmantes au demeurant malgré leur âge aussi avancé que l’heure tardive
de notre visite. Les plus jeunes sont parties pour s’occuper de leurs
enfants au retour du « bateau-bus-scolaire ».
Il m’était déjà arrivé de repasser dans des villages 2 ou 3ans plus
tard, après avoir envoyé des photos par la poste. Mais jouer soi-même
au facteur est une expérience inoubliable.
Le
lac INLÉ en fête
Trois
jours et trois nuits au milieu du lac et des villages lacustres avec
pour base arrière un hôtel / bungalow sur pilotis. Ce n’est pas le Paradis,
mais cela en a le goût, rehaussé par l'accueil du personnel de l'hôtel
qui nous la joue à la façon de "L'île Fantastique" :
orchestre local (gongs, tam-tam, xylophone, cymbales…), serviettes chaudes,
cocktails et sourires à tous les étages. La Totale quoi !!
ô temps suspends ton vol… Même les rameurs sont silencieux. On ne peut
pas en dire autant des barges et des pirogues qui jusque tard le soir
(20h00 environ) sillonnent le lac dans la fureur, le bruit et la fumée
de leur moteur. La perfection n’est pas de ce monde, mais les touristes
sont les premiers utilisateurs/bénéficiaires de cette concession à la
modernité. En leur absence, nous aurions
besoin de 15 jours pour effectuer les mêmes visites.
Nous commencerons celles-ci au petit matin. Nous prenons la direction
d'un temple au milieu du Lac dans lequel les 4 Bouddhas processionnaires
ont passé la nuit. Nous croisons les gens du village et les écoliers
qui partent, tous à la rame, à leurs occupations. L'embarquement est
en cours, mais le canal entre les jardins flottants trop étroit pour
que nous puissions l'approcher. Nous remontons la longue file des "plates",
reliées les unes aux autres par un cordage, sur lesquelles les rameurs
attendent debout au ras de l'eau. Ils sont 40 à 70 par embarcation à
attendre l'ordre du départ, accoudés pour l'instant à la lisse centrale
qui coupe celle-ci en deux dans toute sa longueur. Plus de vingt équipages
sont ainsi sous les ordres des chefs de nage, chacun représentant avec
honneur leur village dans leur costume traditionnel beige, saumon ou
orange. Les bateaux les plus importants sont parés de dais, de palmiers,
de bananiers ou de roseaux et ont embarqué musiciens
et danseurs. Tous
sont munis des indispensables écopeurs, déjà à l'œuvre, dont le travail
va être bientôt décuplé par l'ardeur des coups de pelle de leurs collègues.
Soudain, c'est le branle-bas qui, donné de l'arrière, remonte tout au
long de la colonne dans un tumulte tout asiatique : la jambe enroulée
autour de sa rame, chacun se tient prêt et prend le rythme donné par
les musiciens (comme un caniche qui nage hors de l'eau).
Nous sommes au milieu de la procession à ce moment là, et nous montons
vers la tête, moins vite cependant que la musique. Le convoi est parti
là-bas et le brouhaha nous revient comme s'il avait heurté un mur, amplifié
par les "han" des pagayeurs au fur et à mesure de leur entrée
en action. Soudain des cris et des gestes d'affolement : à la hauteur
de notre pirogue, la corde qui
reliait deux barques a cédé. La queue-leu-leu
est rompue et un moment de panique s'installe. Tous les bateaux doivent
s'arrêter d'urgence dans un rétro-pagayage qui sème la pagaïe. L'incident
se termine dans la bonne humeur, hormis pour les préposés aux amarres
qui ont quelque peu perdu la face.
Et c'est la chenille qui redémarre. Nous sortons du canal pour déboucher
au milieu du Lac où semble-t-il, toutes les pirogues des environs se
sont données rendez-vous, remplies de pèlerins, de villageois et de
bonzes dont seule la tête dépasse du bastingage assez élevé. La fumée
des moteurs monte dans un ciel déjà plein de nuages que le soleil écarte
pour avoir sa part de ce spectacle grandiose et coloré. Un ciel de
photographe.
Notre propre pirogue ayant atteint la tête de la chenille, nous redescendons
à contre sens pour voir de plus près les stars de la fête : les
4 Bouddhas, passagers de la Barge Royale que les galériens-pélerins
ont réussi
à arracher aux jardins flottants. Nous sommes à ce moment au milieu
du Lac et nous passons devant la stèle commémorative d'un naufrage qui
à déterminé le cinquième Bouddha à renoncer à cette promenade
et à demeurer dans le Temple principal sur pilotis.
Le "temple flottant" est précédé de la bargette, réplique
réduite qui sert en particulier à atteindre les villages situés
sur les berges des rivières trop étroites pour sa grande sœur. La première
impression est celle d'une grande dignité, mise en scène par l'attitude
des passagers, non pas hautains mais emprunts de l'honneur qui leur
est fait d'être à bord, tout simplement. Que ce soit les marins en costume
beige, les porteurs de dais enturbanés tout en blanc, les dignitaires
religieux au crâne rasé dans leur
robe brune ou les autorités civiles, tous observent la gravité solennelle
de circonstance. Enfin, sous le toit pyramidal en bois doré monté sur
des piliers ornés de sculptures dentelées et de tentures brodées, nos
4 amis trônent sur un autel recouvert d'une couverture de velours brun
au sommet de petits monticules grenats.
Ils sont méconnaissables !!: recouverts de tant de feuilles d'or
au cours des siècles par les pèlerins, ils ont la taille et la forme
de grosses calebasses, sans membres ni même de tête. La foi et la ferveur
en font pourtant les plus beaux des bouddhas.
L'immense oiseau sacré à la proue du navire semble surveiller attentivement
la manœuvre de toute la caravane et toiser la multitude des embarcations
qui se presse autour d'elle.
Nous les laissons partir jusqu'au prochain village qu'ils atteindront
en fin de matinée pour y débarquer leurs hôtes et les honorer "à
terre" dans une cérémonie aussi simple et bon-enfant que fervente.
Les "habits du dimanche" dont sont particulièrement parés
les petits enfants, les boutiques de confiserie et les restaurants éphémères
installés autour du temple-hôtel témoignent
de l'importance de l'événement de l'année.
D'autres
visites nous attendent, plus "ordinaires": marché flottant,
forêt de stupas abandonnée sur une colline au bord du Lac, écoles de
campagne, forge artisanale où le chef d'orchestre donne la cadence à
"quatre marteleurs" sur une même enclume, ateliers de filature
et de tissage sur pilotis, fabrique de pirogues….mais nous retrouverons
à deux reprises notre procession jusqu'à sa destination finale, le chef-lieu
au nord du Lac où les festivités prendront une ampleur attendue par
tous les habitants de la région (courses de bateaux - hommes et femmes-
entre autres).... Notre périple continue sur le plateau SHAN.
BON A SAVOIR
:
SAISON du voyage : octobre/novembre 2001
Agence : Tamera , Lyon (correspondant sur Paris Zig-Zag)
Compagnie aérienne: THAÏ
Climat: 2O à 30° sur le plateau Shan
Vol Paris -Bangkok direct puis correspondance pour YANGON après
deux heures d’escale.
J.F. BOUCHET
Retour
choix Asie
www.itinerairesbis.com,
vous remercie pour votre visite
|
|